mercredi 13 octobre 2010

Galop Premier

06 septembre 2010

Préambule :
Hier, c'était donc au tour de Fifille de participer à son premier cours. Comme prévu, nous partageons la même monitrice. Les shetlands sont pris en compte par les cavaliers en herbe et emmenés dans le manège. Le reste c'est du classique : quelques tours au pas, arrêts, diagonales, etc... Comme tout se passe à merveille, quelques passages au trot sans encombre pour mettre tout le monde dans l'ambiance. Et comme décidément la promo semble tenir la route, un ou deux tours de galop sont effectués par nos jeunes cavalières.
Bilan de la semaine :
Fifille : 1
Papa : 0

Bref, j'avais donc la pression pour cette deuxième séance du lundi soir. Donc je me représente à l'accueil. Un jeune responsable est en train de faire l'article à un potentiel futur membre du club et semble donc très occupé. Pas grave, la répartition des chevaux est sur le feuillet habituel, bien en évidence sur le comptoir. J'ose toutefois une petite interruption :
- Je vois que monte Itis ce soir... Il est au box ?
- Oui, la plupart des chevaux ont été ramené du pré. Itis est dans les box intérieurs, côté droit après la sellerie.

Yo, ça, c'est de la précision ! :)

Je me rends à l'endroit indiqué. Itis y est bien présent. C'est un grand hongre alezan avec une toute petite liste proche du naseau gauche. Notez que j'arrive à insérer les mots "hongre", "alezan", "liste" et "naseau" dans la même phrase. Ça pose tout de suite un cavalier. C'est en tout cas plus classe que "un dada tout marron avec une tâche sur le pif".
Reste maintenant à restituer la petite leçon particulière de la semaine dernière pour équiper son cheval comme un grand, à commencer par ce qui me semble le plus cauchemardesque, à savoir passer le licol dans le bon sens.
Ouf, jusqu'ici tout va bien.
Puis GROSSE séance de calinothérapie - je suis très tactile avec les animaux - avant de procéder au pansage. Itis donne les pieds sans problèmes, le curage est une vraie partie de plaisir. Je m'attarde un peu plus sur la brosse, il a l'air d'aimer ça le bougre, je sens qu'on va finir copain. Pas comme le cheval du box voisin avec lequel Itis semble échanger quelques noms d'oiseaux...
Les massages terminés, je passe le filet sans trop d'appréhension et tout se passe bien du premier coup, même s'il s'avérera plus tard que je n'avais pas assez serré la muserole.
Oui, j'ai aussi réussi à placer "muserole" dans le texte.

Tapis, amortisseur et selle sur le dos, il n'y a plus qu'à sangler comme on m'avait bien appris la semaine dernière. Je me souviens encore de la phrase de la petite dame :
- S'il y a trois lanières sur la selle, on sangle avec les extérieures et on laisse celle du milieu. Inutile de demande pourquoi, je ne sais pas !
Trop facile ! Allez hop, je soulève le quartier et... zut, flûte, crotte, une des lanières est cassée... Du coup, j'aurais quand même du demander pourquoi faut pas attacher sur celle du milieu, mais dans ce dernier cas, je n'ai plus trop le choix.
Bref, je serre tranquillos, et il est déjà temps de rejoindre la carrière dans laquelle quelques cavaliers m'ont déjà précédé. J'en profite pour commencer à régler mes étriers à la louche, en commençant par la gauche. L'étrivière est numérotée, voilà qui va simplifier les choses. Je règle donc sur "9" et passe à la droite. Zut, flûte, crotte, c'est un autre modèle, bien évidemment sans numéro ! Tans pis, on va la jouer à la symétrie, et comme il y a de fortes probabilités de tout re-régler une fois en selle, je ne m'en fais pas plus que ça.
Première tentative de monte. Oups, la selle tourne, j'avais oublié de ressangler... alors que la monitrice l'avais rappelé il n'y a pas trente secondes !
Je m'assure que personne n'a rien vu (on a sa fierté hein), resserre un bon coup, et grimpe non sans mal à la seconde tentative. Diable, qu'il est grand ce cheval, il doit bien toiser ses 1m70 !
Je règle plus finement les étriers, un peu long selon ma monitrice. Je raccourcis donc un peu dans une position qui permette le trot enlevé de façon plus aisée. Je ne sais pas pourquoi, je sens que ces fichus étriers ne cesseront de me casser les pieds toute la soirée.

Il est temps de rentrer dans le vif du sujet. Un petit peu de pas histoire d'attendre les retardataires, et c'est partie pour une GROSSE séance de trot. Pas juste deux petits tours hésitants, mais une bonne demi-heure avec trot enlevé pour commencer avant d'enchainer sur le trot assis. C'est sûr, personne n'a froid ce soir.
Les étriers me posent problème. Ils ont du mal à rester à leur place optimale. Quand je commence à donner des coups de talons, ils ont la fâcheuse tendance à glisser à venir se caler dans le talon de la chaussure. Au pire, à se barrer... Au trot, ça surprend la première fois, mais ça secoue tellement, qu'il finit de reprendre sagement sa position autour de la godasse ! Mais bon sang, il n'y a pas un cavalier amateur de vélo qui aurait mis au point des cales automatiques ? J'ai surtout l'impression de n'avoir pas trouvé la bonne longueur. Trop court ou trop long, j'essaierai d'affiner ça pour la prochaine fois.

La séance de massages fessiers terminée, la monitrice ose la question qui tue.
- Est-ce que parmi vous il y en aurait qui se sentirait de faire un peu de galop ?
Moi, gros sourire, je suis de toute façon volontaire pour tout. Chez quelques autres, la réponse est plus nuancée... Pas grave, finalement, tout le monde aura droit à s'y essayer !
Les premiers s'élancent par deux. Il y a quelques difficultés à les faire partir, mais finalement exécutent leurs premiers galops sous le regard admirateur des autres qui leurs offrent même quelques applaudissements.
Vient ensuite notre tour. J'ai une cavalière devant, une derrière. Je commande à faire partir Itis au trot, puis me démène pendant un bon tour et essayer de l'emmener à l'allure supérieure. A la seconde où il part, j'entends derrière moi un gros "boum".
- STOOOOOOOOOOOOOOOOP ! Hurle la monitrice.
Ma suiveuse s'est pris un gadin qui n'a pas l'air bien méchant. Elle remonte en selle sans soucis, et nous revoilà dans la minute suivante partis dans nos tentatives pour le moment infructueuses.
Même scénario que précédemment. Itis, trotte, trotte, et retrotte encore
- Alors, un peu de nerf ! Coups de talons ! Crie-lui un peu dessus avec ta grosse voix !!
Ça secoue, ça secoue, ça secoue, et c'est enfin parti pour un pur de moment de bonheur. Pour vous situer, imaginez un peu que vous êtes dans un avion de ligne, en montée. Vous traversez une épaisse couche de nuage très turbulente, et à l'issue, c'est tout d'un coup le grand calme, et on voit la Lumière
J'ai le souvenir de m'être imprimé une banane sur le visage qui ne m'a pas quitté de la nuit.

Le reste est anecdotique. Retour au box, pansage, rangement des équipements, friandise, etc.
En m'installant, dans la voiture, j'ai senti que les gambettes auront un réveil sûrement très douloureux le lendemain ou le jour suivant.

Que du bonheur quoi.
Bilan de la soirée :
-> Papa : 1
-> Fifille : 1

5 commentaires:

  1. Le premier galop, quelle sensation ! ;). Ahalala, les étriers, si je n'avais pas mes propres selles, je serai encore capable d'en avoir un plus long que l'autre ;).

    RépondreSupprimer
  2. J'adore votre façon de raconter ! Pour le licol, les étriers et bien d'autres...je me revois il y a 2 mois ! Merci encore pour ces récits...

    RépondreSupprimer
  3. Merci ! C'est toujours un plaisir d'avoir des commentaires de nouveaux lecteurs. ;)

    RépondreSupprimer
  4. "J'ai le souvenir de m'être imprimé une banane sur le visage qui ne m'a pas quitté de la nuit."

    Ouééé je me rappelle de la mienne de banane :)

    RépondreSupprimer
  5. ha le premier galop, c'est magique !!
    un vrai plaisir de lire votre récit !!

    RépondreSupprimer