mercredi 13 octobre 2010

Gesticulations

13 septembre 2010

Bon, aujourd'hui je décide d'arriver dix minutes plus tôt que prévu, non pas pour faire du zèle, hein, mais simplement pour prendre le temps de faire un peu plus de câlins. Je suis comme ça, il faut que je caresse, que je grattouille, que je tripote, que je brosse, que je coiffe, etc... Bref, je profite de ce moment pour me faire une bonne séance d'équithérapie, je ne connais encore rien de mieux pour évacuer tous les petits tracas. Et peut-être même que ça dégage les bronches, j'en parlerai à Roselyne.

Comme d'habitude, je me présente à l'accueil. Il n'y a personne ce soir, mais est-ce bien nécessaire ? Après tout, j'ai déjà participé à deux cours et vaillamment affronté les trois allures. J'ai donc toute habilitation pour commencer à me prendre pour un caïd. A comprendre que je commence à avoir confiance en moi, il est donc assez probable que je finisse la tête dans la sable dans un avenir assez proche !
Ceci dit, la fiche habituelle est bien présente sur le comptoir et me propose de remonter Itis. Sur le coup, je me demande si je ne suis pas tombé sur la feuille de la semaine précédente, mais je n'ai rien d'autre à me mettre sous la dent. Donc rebelote. Et donc pas la peine d'en rajouter des tonnes, le coup du contre-sanglon cassé et de l'étrivière non numérotée, vous connaissez déjà.
A l'intérieur de l'écurie, un bonhomme du club est en train de déferrer un des loulous, et il a manifestement l'air d'en chier. Respect.
Je profite de mon petit rab de temps pour me livrer à quelques petites coquetteries. Ma fille ayant pris l'habitude de tresser son poney avant sa reprise, il n'est pas de raison que le père ne puisse pas en faire autant avec son shval. Donc, je lui tresse sa crinière. De façon simple, juste des nattes toutes bêtes, je ne vais pas faire trop sophistiqué pour la première fois. Je ne suis pas un grand habitué de la manipulation de cheveux, mes trois poils sur le caillou me donnant assez peu la possibilité d'exprimer ma nouvelle passion pour la coiffure.
Le résultat final est assez inégal, mais j'aurais au moins la satisfaction de me présenter un peu plus apprêté que mes feignasses de collègues.

En sortant de l'écurie, je rejoins une participante du cours qui m'avait devancée et que je salue promptement.
- Bonsoir.
- Bonsoir, c'est votre cheval habituel ? me répond-elle.
- Ben, vu qu'il m'est attribué pour la seconde fois en trois séances, on peut effectivement considérer que c'est mon cheval habituel !
C'est un peu comme chez les Anglais, dès qu'un évènement se produit deux fois, ça devient une tradition.

Nous sommes invités à rejoindre la carrière. La reprise précédente s'achève à peine et les chevaux entrants prennent la place des sortants. La belle ligne formée, la monitrice considère que nous sommes dorénavant assez grands pour ressangler, monter et régler les étriers tout seul.
Des caïds que je vous dis.
Une fois tout le monde en selle, la monitrice s'arrête vers moi en ouvrant de grands yeux interrogateurs.
- Ben ? Qu'est-ce que c'est que ça ???
Aïe, je ne pensais pas que mes tresses étaient si moches...
- Euh... Je me suis laissé aller à quelques coquetteries... C'est pas parce qu'on est un bonhomme que...
- Ah ! C'est toi qui les as faites ? Je pensais sur le coup que ta fille était là ! Mais je te rassure, pour un bonhomme, ce n'est pas si mal. Par contre, c'aurait été une fille...

Ouf, l'honneur est sauf. :)

Les nouveautés de ce soir : pour la détente au pas, on oublie les traditionnels tours de carrière à la queue-leu-leu, la monitrice nous propose de faire évoluer nos montures individuellement sur toute la surface disponible. Et c'est là que je commence à mesurer l'étendue du boulot à effectuer : tant qu'il suit un de ses copains, tout va toujours bien. Dès qu'il faut sortir le loulou de son train-train, le cavalier doit s'employer nettement plus pour essayer d'obtenir un contrôle satisfaisant. C'est beaucoup plus délicat que je ne l'imaginais. C'est un petit peu d'ailleurs la conclusion de la soirée, j'ai la grosse impression de m'agiter beaucoup pour pas grand chose. Alors c'est sûr, à force de mettre des coups de talons, encourager, ou engueuler avec ma grosse voix, voire mettre un léger coup sur les épaules avec le flot des rênes, ça finit toujours par partir, mais je suis persuadé qu'on peut obtenir ça plus finement.
Autre point qui me tracasse, je ne suis toujours pas à l'aise dans mes étriers. C'est trop court ou trop long, je ne sais pas encore, mais impossible de rester correctement en appui sur l'avant des pieds.
Sinon, excellente séance de trot enlevé. Je commence à bien sentir le timing et surtout la bonne façon de me lever sans avoir l'impression de soulever des haltères. Donc ça, c'est fait.
Ensuite, séance de galop également, cette fois-ci sur les deux mains, pas juste une simple "initiation". Toujours aussi agréable, mais je ressens toujours ce manque de contrôle, d'abord pour le faire partir aux ordres quand il n'y a pas un collègue devant pour donner le tempo, puis dans les trajectoires franchement pourries, même si il y a du mieux par rapport à la semaine dernière.
Je n'oublierais pas de mentionner mon air étonné quand je me fais doubler par un cheval sans cavalier... M'enfin, une fois encore, plus de peur que de mal.

Conclusion de la soirée : quelques progrès, mais encore plus d'interrogations, de choses à mettre au point et surtout grosse prise de conscience de tout le boulot à accomplir pour pratiquer une équitation propre. Bref, tant pis pour le caïd, l'humilité reste encore la première des qualités du cavalier.

Côté physique, ce coup-ci, je ne me ferai pas avoir. Une bonne séance d'étirements devrait en principe avoir raison de toute velléité de courbature...

A pluche.

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