mardi 31 janvier 2012

Poids et haltères

Jeudi 12 janvier 2012

Quand on a tendance à oublier que l'équitation est une activité sportive à part entière nécessitant une condition physique adaptée, il y a risque de se heurter alors à quelques graves déconvenues équestres.

Arrivant passablement fatigué au centre équestre après avoir passé deux journées à manipuler quelques tonnes de dalles gravillonnées et enchainé plusieurs nuits trop courtes à chasser le pixel, je pensais naïvement que j'allais comme d'habitude dérouler ma partition comme du Mozart, car après tout, n'oublions pas que c'est le cheval qui porte.
Grave erreur...

Et pourtant, j'arrive comme à l'accoutumée dans le manège la fleur au fusil, persuadé que la fatigue passagère n'aura en aucune façon prise sur ma prestation du soir. La séance de saut s'annonce des plus intéressantes et Granolat, la monture avec laquelle je m'associe pour l'occasion, est une jument agréable en reprise que j'ai toujours apprécié les rares fois où elle me fut attribuée.
Pour une séance de saut, c'est en tout cas une première. D'ailleurs, La Monitrice semble, comme cela lui arrive parfois, elle-même surprise par ce choix inhabituel.
- Tiens ? Je t'ai donné Granolat ce soir ?
Ce qui pourrait se traduire par quelque-chose dans le genre :
- Je ne t'ai pas refilé Solo, quelle vilaine Monitrice je fais.
Bah, mettons aussi cette confusion sous le signe de la fatigue après une longue journée de labeur !

Durant la détente, nous nous efforçons à travailler en équilibre à toutes les allures. Jusqu'ici, tout va bien. Seule Lagazelle, cavalière qu'un rien n'effraie, semble fort impressionnée à la vue du saut de puce que termine d'installer La Monitrice dans la diagonale.
Nous avons beau être rassurant et lui expliquer que sa jument Mowara passe tous les obstacles avec une belle assurance, son visage n'en finit pas de se décomposer au fur et à mesure que s'approche le moment fatidique d'aller le franchir.

Comme souvent, lors de mes séances d'obstacle, j'ai besoin d'un premier saut pour me mettre en confiance, où je suis d'avantage concentré à rester en place qu'à soigner les allures et les trajectoires.
A l'issue du saut de puce, il s'agit de poursuivre jusqu'au coin du manège, suivre la largeur pour aller prendre l'autre diagonale au milieu de laquelle trône un vertical. Un petit parcours en forme de huit, quoi !
Ce premier passage est très imparfait, mais je ne doute pas que les suivants seront autrement plus propres.

Mais au fur et à mesure des passages, durant lesquels les barres s'élèvent petit à petit, j'ai comme l'étrange impression de perdre le contrôle de la bête. J'ai de plus en plus de mal à maintenir une impulsion correcte, et Granolat finit par me gratifier d'un magnifique refus qui m'envoie promptement sur l'encolure, ma tête finissant entre ses deux oreilles. Position des plus inconfortable, mais particulièrement pratique si j'avais eu quelque chose à lui murmurer.

Le temps que je recale mes fesses dans la selle, La Monitrice vient m'expliquer à quel point je semble plié en deux et que mon manque d'énergie est flagrant, ce qui se transmet naturellement à la bête qui comprend qu'il n'y plus vraiment de contrôle là-haut. Elle rajoute, ironiquement, qu'il serait peut-être bienvenue de faire quelques exercices de musculation dans la semaine pour me remettre d'aplomb !
Oui, bon, d'accord, c'est vexant, mais je dois avouer que je l'ai bien cherché...

La Mono, bien décidée à me faire travailler ce soir, me renvoie donc enchainer les huit à toutes les allures. J'ai bien dû effectué quatre on cinq parcours à la suite en ayant l'impression de me battre à chaque instant, à chaque virage, à chaque changement d'allure et à chaque obstacle.
A l'issue, je suis totalement épuisé, haletant et le souffle coupé comme si je revenais d'une course de 400m. Et tout ça, sans même avoir l'impression d'avoir réaliser un seul enchainement correct, et avec toute l'énergie d'un spaghetti trop cuit.

Entre temps, c'était couru d'avance, Lagazelle prend sa gamelle, ce qui laisse un répit supplémentaire pour reprendre mon souffle...

Je ressors de cette séance passablement frustré, avec cette nette impression d'être passé complétement à côté. Mais ce soir, la leçon d'équitation était ailleurs. Pour avoir définitivement appris que monter à cheval demande toute l'attention physique et morale du cavalier, et qu'il ne peut se permettre d'aborder la discipline sans un minimum de condition physique.

Voilà de quoi cogiter quelques temps...

samedi 7 janvier 2012

Pipelette

Jeudi 05 janvier 2012

Pour cette reprise de rentrée qui suit cette longue parenthèse de vacances de Noël, je me découvre de nouvelles qualités équestres insoupçonnées. Toutes bien sûr aussi indispensables les unes que les autres, du moins, dans l'optique de renforcer mon statut de petite peste de centre équestre, seul salut connu pour accéder à la droite de Dieu, La Monitrice, l’Étalon Noir, Veronica Di Angelo.

Pour cela, il me faut bien sûr une monture à ma hauteur. En jetant un coup d’œil à la feuille d'affectation, le nombre de ratures et de petites flèches diverses laisse indiquer que la liste ne fut pas si simple à établir pour La Monitrice. Et à ce petit jeu de chaises musicales, je me retrouve affecté à Jour, de son nom complet Jour de Veine. C'est mignon.
Une jolie jument alezane de taille moyenne que je n'avais encore jamais eu l'occasion de fréquenter. Dans son box, elle reste une des rares montures à n'avoir pas encore été tondue, lui laissant un joli poil soyeux et doux comme une peluche passée à la Soupline.

Avant de pénétrer à l'intérieur, je tâche de faire preuve d'un minimum de tact en essayant d'attirer son attention afin que nous fassions un minimum connaissance tous les deux. Elle jette un bref coup d’œil dans ma direction avant de retourner derechef à ses occupations. Pas gagné...
Bon, je rentre tout de même à l'intérieur de son cube en ayant toutefois l'impression de ne pas y être réellement invité. Si ça ne marche pas à la voix, on va essayer à la grattouille.
Je viens donc flatter son encolure accompagné de nombreuses paroles sirupeuses, en lui expliquant à quelle point elle est mignonne, avec un poil tout doux, et que nous allons passer un chouette moment ensemble dans le manège tous les deux.
Ben non. Tout ce que je gagne, c'est qu'elle me tourne les fesses avec dédain en émettant divers grognements peu amicaux. Ça commence mal...

Mais selon le grand principe de la feuille raturée, une affectation n'est jamais définitive tant que le cavalier n'est pas rentré pleinement dans le manège avec sa monture. Et la providence vient me délivrer de ce mauvais pas : une amie de La Monitrice vient m'aborder dans le box de Jour et m'informe que non, ce soir je ne monterai pas cette jument mal lunée, mais le bienheureux Solo !
Ah ! Au revoir la pisseuse, bonjour l'Anguille !

Comme de plus, en pénétrant dans l'écurie je ne m'étais pas privé de lui grattouiller abondamment tout ce qui pouvait dépasser de sa porte, il ne fut pas mécontent de me voir revenir avec une double dose.
Hop, je l'affuble aussitôt du nouveau tapis orange qui devrait m'accompagner tout cet hiver. Je suis soulagé de constater que ça ne lui va pas si mal, mais sur un cheval gris, c'est tout de même difficile de se tromper.

Une fois tout le monde équipé, en rentrant dans la manège, La Monitrice s'adresse à la troupe :
- Bon, j'ai fait quelques changements de dernière minute, j'espère que vous ne m'en voudrez pas...
- Nan nan, je lui réponds avec un sourire en coin.
- Oui, toi Daniel, ça ne m'étonne pas !

Toutefois, il ne suffit pas de parader avec le P'tit Gris devant ses collègues, il va falloir maintenant assurer un brin. Et connaissant le caractère de la bête, ce n'est pas gagné d'avance. Lors de notre précédente association, je me souviens que la direction de l'engin était parfois fantaisiste et pouvait réserver quelques mauvaises surprises.

Ceci dit, le programme promet d'être tranquille ce soir. Je m'attendais à une séance de mise en selle gratinée, mais les chevaux reviennent eux aussi de deux semaines de vacances tranquilles et La Monitrice souhaiterait y aller mollo pour cette reprise. Ce sera donc incurvation pour tout le monde...

Dès le départ, l’Anguille est toujours aussi volontaire , et je dois donc le canaliser que ce soit au pas comme au trot pour ne pas le laisser s'enflammer.
Au moment d'attaquer les exercices d'incurvation, je me souviens d'un truc que j'ai pu lire à ce sujet il y a quelques temps. A savoir que pour obtenir un joli pli d'encolure il ne suffit pas de mettre en place une belle rêne d'ouverture côté intérieur, mais qu'il fortement recommandé de laisser filer un peu la main du côté extérieure. Ce qui est finalement assez logique : on ne peut tirer d'un côté sans laisser filer de l'autre, auquel cas le cheval se retrouve inévitablement coincé.

Et bien, dans le cas de Solo, cela a des effets extraordinaires. Il se pilote même simplement avec la main extérieure, sans même avoir à écarter la main de l'autre côté ! C'en est carrément magique.
Bon, l'incurvation n'est pas parfaite, il faut tout de même placer les aides dans les règles de l'art, mais au moins ça tourne de façon précise ! Pas de soucis pour le garder sur un cercle et alterner aux deux mains. Royal.

Je profite d'une courte pause pour échanger mes impressions avec Lyne, la maman de Quartz, le grand cheval noir qui semble lui aussi particulièrement sage ce soir. Et qu'ils sont beaux nos chevaux, et patati et patata, et ça discute pendant de longues minutes. A regret, je finis tout de même par nous rappeler à nos devoirs
- Euh, Lyne, je crois que nous devrions y retourner, La Monitrice commence à nous regarder de travers !

Nous retournons au boulot, et après un ou deux cercles supplémentaires, Flo remarque mon nouveau tapis qui affuble si joliment l'Anguille.
- Ben oui, j'avais des envies d'orange, donc pour l'hiver j'ai adapté la garde-robe !
- Je vois... Et pour l'automne, c'est rouge, c'est ça ?
- Voilà. Et pour le printemps, je me mettrais en blanc.
- D'accord... Et pour l'été ?
- Ah, l'été, c'est rouge, mais avec pantalon beige. Ça va bien ensemble, et le noir en plein soleil, ce n'est pas l'idéal...
- Donc, tu as trois tapis, c'est ça ?
- Oui, il faut bien ça ! Mais je n'ai pas poussé le vice jusqu'à y broder mon nom, hein...
La Monitrice nous interrompt...
- Hé, ho ! Qu'est-ce que vous fichez tous les deux !!

Okay, on y retourne encore une fois. Je repars pour un petit tour et j'engage la conversation avec Maricha à propos de je ne sais plus quoi, des robes de nos chevaux respectifs il me semble. Et patati et patata, c'est reparti pour une séance de causette, en profitant du fait que La Mono effectuait en parallèle une petite démonstration de tenue de rênes.

C'est à ce moment-là que j'ai perdu Solo. Sans doute lassé de ces moments d'inactivité incessants, l'Anguille décide alors qu'il ne ferait plus rien de la soirée. Plus moyen de la mettre sur la piste, plus moyen de le mettre sur un cercle, et quand La Monitrice a demandé un départ au galop, j'avais l'air bien couillon. Tout juste le P'tit Gris me fera l'offrande de deux petits départs à faux qui n'auront pas échappés au regard attentif de La Mono.
Pris par la patrouille...

Dommage. Solo aurait été sage toute la soirée, mais ce dernier quart-d'heure aura été de trop pour lui. Je n'ose imaginer qu'il n'ait pas supporté plus longtemps ces insupportables bavardages...

Bref, retour aux boxes et direction le bureau où Lyne nous offre une succulente tarte aux pommes obtenue grâce au bonus chute des reprises précédentes. Nous en profitons pour trinquer à la nouvelle année.

Sur un joli P'tit Gris rigolo, cela commence finalement plutôt pas mal.

jeudi 5 janvier 2012

[Recette] Les cookies

Parce-qu'un bon cavalier, dès qu'il a chu, se doit d'apporter un lot de pâtisseries à ses collègues de reprise dès la semaine suivante, j'ai donc dû me mettre au fourneau plus souvent que je ne l'aurais espéré. Je vous mets donc mes recettes préférées en commençant par la plus simple à réaliser, à savoir les cookies.

Ingrédients, pour une trentaine de cookies :
-> 125g de beurre
-> 150g de sucre roux
-> 180g de farine
-> un œuf
-> un demi sachet de levure
-> de la garniture au choix : noix de pécan, pépites de chocolat, éclats de pistaches ou de pralines, amandes effilées, etc...

Préparation :
-> Faire doucement ramollir le beurre à la casserole à feux très doux.
-> Dans un récipient à part, mélanger le sucre et l’œuf énergiquement.
-> Une fois le beurre fondu, le verser dans le mélange sucre + œuf.
-> Rajouter doucement la farine et la levure et mélanger à l'aide d'une spatule.
-> Incorporer un ou deux sachets de garnitures.
-> Sur une plaque de cuisson préalablement garnie de papier cuisson, former des boules de la tailler d'une noix à l'aide de deux petites cuillères.
-> Faire cuire dans un four préchauffé à 200°C, de préférence à chaleur tournante, entre neuf et onze minutes, de façon à les obtenir plus ou moins croquants. Les bords doivent commencer à dorer. Attention, à la sortie du four, ils restent mou et durciront au fur et à mesure qu'ils refroidiront !
-> L'utilisation d'un four de qualité est un plus, cela évite aux cookies de s'affaisser à la sortie.

Ouala.