mardi 19 octobre 2010

Récréation et pieds congelés

18 octobre 2010

Ce début de soirée est un copié-collé de celui de la semaine dernière. Mowara est toute en sueur dans son box, le poil tout ébouriffé comme sortant d'une douche sans que le cavalier précédent n'ait pris la peine de lui passer le moindre coup de brosse.
Grrr... Ça m'énerve.
Elle n'est pourtant pas farouche la grosse Momo. Elle donne le pied et se laisse frotter très facilement, même si elle semble manifester parfois quelque agacement si l'on s'attarde un peu trop sur son bidon, qu'elle a bien rond par ailleurs. Elle adore par contre qu'on s'occupe de sa croupe ! C'est bien une fille, tiens...
Elle a aussi la particularité d'être très chatouilleuse du garrot, et s'ébroue dès que l'on s'avise à lui en toucher les poils, c'est même amusant à voir, et subir, une fois en selle.
Mowara a aussi la réputation d'avoir les oreilles sensibles. Réputation pas vraiment justifié à mon humble avis, je n'ai pas éprouvé jusqu'ici la moindre difficulté à lui y faire passer le filet, grand bien me fasse.
La difficulté se situe en fait entre les deux oreilles... Elle déteste absolument qu'on lui touche le toupet de quelque façon que ce soit, et ce soir ne fait pas exception. Ce qui pose par ailleurs un challenge intéressant, car si son toupet reste coincé sous la frontale, le cavalier a droit à une remarque de la monitrice. Dans le cas contraire, il passe pour un héros...
Bref, l'enjeu est de taille. Je vais donc essayer de la jouer au charme...

Je commence donc par une grosse embrassade sur l'encolure, je sais qu'elle apprécie qu'on s'y frotte avec envie, avant de me positionner face à elle en la gratifiant de quelque regard amoureux pour l'attendrir. J'approche mon visage de ses naseaux en attrapant les joues des deux mains, car, plus qu'à tout autre endroit de son corps, c'est la partie qu'elle semble le plus sensible aux câlins... Je m'y attarde donc avec une certaine douceur, jusqu'à ce que je commence à sentir les tensions s'apaiser, la respiration se faire plus douce. Ma main droite glisse délicatement entre ses naseaux, puis remonte doucement sur le chanfrein, toujours avec douceur et tendresse. La main gauche flattant toujours sa joue, la droite ose s'aventurer en peu plus haut, entre ses yeux qui sont dorénavant à moitié clos. Sans doute n'est-elle pas insensible à l'attention que je lui porte et semble désormais totalement détendue et réceptive à aller plus loin dans la relation...
Ma main droite n'a plus qu'à caresser avec légèreté les derniers centimètres qui me séparent de son jardin secret, pendant que je colle en même temps mon visage contre le sien en signe d'union.
L'affaire semble entendue...

Et paf. Un bon coup de museau dans les dents.
- Hé, je ne suis pas une jument facile monsieur ! Je ne laisse pas toucher mon toupet au premier venu ! What did you expect ?

Garce...
Je l'aurais un jour, je l'aurais.

Bon, je ne lui tiens pas rigueur de cet éternel caprice, et lui natte comme à l'habitude quelques tresses à la crinière et sur la queue qui lui permettront de parader devant ses copines. Comme par hasard, quand il s'agit de faire sa star, madame est beaucoup moins retors...

Bon, aujourd'hui, c'est récréation. Comme nous sommes le dernier lundi avant les vacances, le programme de la soirée sera agrémenté de quelques jeux sympathiques. Après les traditionnelles détentes individuelles au pas puis au trot enlevé - et ce coup-ci sur le bon diagonal s'il vous plait, toujours ça de pris - est organisé un relais, une petite course où se voit opposés deux équipes de six cavaliers. Le principe en est très simple, chaque relayeur effectue le tour de la carrière à l'allure qui lui sied, de préférence au galop bien entendu, avant de passer le relais au cavalier suivant. Mes camarades étant manifestement encore plus timides que moi, j'ai donc l'honneur de lancer notre équipe.
Et c'est donc parti pour un galop tranquille. Trèèèèèèès tranquille. Trop tranquille... J'ai à peine parcouru la moitié du trajet que mon vis-à-vis boucle son tour à une allure impressionnante. Il a beau être un cavalier sur le retour, mine de rien, ça vexe un poil... Et je me fais autant enrhumer lors de la seconde manche à main gauche ! Même si Mowara semble, et c'est plutôt rare, peu volontaire ce soir, je dois bien admettre que je ne vaux pas tripette en tant que jockey...
Nous assistons tout de même à un évènement remarquable : Muriel, qui avait pourtant promis de ne pas galoper avant Noël, a malgré tout effectué ses premiers tours de galop sous nos yeux et a bien mérité quelques applaudissements nourris. Comme par hasard, la monitrice lui avait attribué Gulliver, le fameux cheval qui décoince... Ça sent le coup prémédité, ça. ;)

Nous enchainons sur une séance d'Éperviers qui n'est pas sans me rappeler quelques bons souvenirs d'enfance et, accessoirement, mes plus beaux gadins en roller. Bien évidemment, et pas totalement contre mon gré, je suis désigné pour faire le premier chasseur de la troupe. Sauf que je n'avais pas prévu que Momo, sans doute un peu fatiguée de sa journée, n'était pas disposée à aller plus vite que le petit trot en cette fin de soirée. Contre une bande de galopeurs avisés, j'ai du rapidement me faire aider afin que l'on puisse terminer avant minuit...
En tant qu'épervier non plus, je ne vaux pas tripette...

Pendant ce temps-là, la monitrice est littéralement frigorifiée. Il fait pourtant une petite dizaine de degrés, mais elle nous fait son bibendum Michelin, toute emmitouflée qu'elle est dans une grosse doudoune surplombée d'une couverture équestre bien épaisse.
Pour certaines, je crains que l'hiver ne soit très long...
M'enfin, au vue de nos progrès, elle nous annonce tout de même à voix haute qu'elle est fière de nous. Et ça, ça fait bien plaisir.  :) Une perle, cette monitrice, que je vous dis. Je lui souhaite qu'elle n'ait pas froid aux pieds de toute la saison hivernale. :)

Retour au box, et bon coup de pansage une fois tout l'attirail rangé dans la sellerie. Je redonne à ma grosse tâchue l'aspect qu'elle aurait du présenter à mon arrivée, à savoir toute douce et brillante.
Aux futurs cavaliers, merci me restituer ma copine dans l'état dans laquelle je vous la laisse, merci... ;)

2 commentaires:

  1. Bonjour, bonjour!

    C'est avec grand plaisir que je découvre ton blog!

    En réalité, j'ai découvert ton post sur un forum où je ne suis qu'en inviter. Et j'ai adoré lire tes chroniques.

    Je profite de la création de ton blog pour te laisser ce petit message et te féliciter pour tes progressions!

    Au plaisir de continuer à te lire...

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