mercredi 13 octobre 2010

Galop Zéro

30 août 2010

Il fallait bien que ça commence un jour... Hier soir, j'ai pu bénéficier de ma toute première leçon d'équitation en tant que cavalier "officiel" ! Jusque-là, je n'étais monté qu'occasionnellement au cours de diverses randonnées et pour quelques cours donnés par une excellente amie. Tout ça, dilué sur une trentaine d'année, ce qui fait finalement assez peu et justifie le titre de quasi-débutant, ou, disons plus sobrement, de cavalier initié.
Pour replacer le contexte, c'est surtout sous l'impulsion de ma fille de cinq ans et demi, cavalière jeune mais déjà passionnée depuis déjà longtemps, que j'ai décidé de franchir le pas et de m'inscrire pour de bon. Ce qui n'est pas plus mal, car d'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours manifesté un intérêt certain pour tout ce qui tourne autour des chevaux.

Donc, me voici arrivé au club vers 19h30 déguisé en cavalier. Car la première fois qu'on enfile pantalon d'équitation, chaps et bombe, on n'a plus l'impression de se déguiser qu'enfiler une tenue de sport.
Pour l'occasion, Madame, qui a pourtant une sainte frousse des chevaux, et Fifille sont venues m'encourager. Evidemment, je redoute le moment où l'une ou l'autre se mettront à hurler "allez papa !" au milieu de la reprise. Mais fort heureusement, ça n'arrivera pas.
En me présentant à l'accueil, une dame me pose tout de suite la question qui fait entrer dans le vif : "Vous voulez savoir quel cheval vous montez ce soir ?". En fait, j'étais venu dire bonjour, me présenter et fournir mon certificat médical, mais comme manifestement je suis démasqué, je vais essayer de jouer le jeu.
- Euh, ben oui, pourquoi pas.
- Tenez, cherchez votre nom dans la liste, vous trouverez la monture qui vous a été attribuée.
Première bonne nouvelle, je figure dans la liste. Au moins l'organisation a l'air de tenir la route.
- Ah, je vois Mowara.
- Ah oui, Momo. Vous savez qui c'est ?
Et là, je suis obligé de répondre non. Il semble qu'assister à son premier cours en tant que débutant ne soit pas une raison suffisante pour ignorer la cavalerie du club...
Sur ce, la dame prend pitié de moi de propose de m'accompagner au box pour faire les présentations.
- Ah ? Je croyais qu'on allait chercher les chevaux au pré...
- Non, pas celle-là. Sinon on ne peut pas la rattraper.
Aha, il semblerait que j'ai hérité d'une chipie...
S'ensuit l'autre question qui tue :
- Vous avez déjà équipé un cheval ?
Il semble qu'assister à son premier cours en tant que débutant ne soit pas non plus une raison suffisante pour ignorer la façon dont on selle et bride un cheval...
- Ça m'est arrivé il y a bien longtemps. Une petite piqûre de rappel ne me fera pas de mal.

Ceci dit, avec beaucoup de patience, elle prend le temps de m'expliquer le pansage, la mise en place du filet, des tapis et de la selle. J'ose une question de débutant :
- Mais euh... On l'équipe dans son box ?
- Oui, car cette jument, si elle se barre, on ne pourra pas la rattraper...
Bref, c'est une chipie, chatouilleuse et qui ne supporte pas qu'on lui touche les oreilles. Mais le premier contact est agréable. C'est une jument Paint d'une taille assez imposante qui fait la joie de ma fille qui ne jure que par les pies et les appaloosas. Je pense même qu'on aurait pas pu mieux choisir pour une première monture !
Le curage des pieds dans le box est assez folklorique. Je ne peux pas m'empêcher de m'en foutre partout tout en adaptant des postures peu académiques pour éviter de m'enfoncer dans le crottin, en pure perte. C'est sûr, le matériel neuf aura bénéficié d'un baptême de première classe.
Une fois tout mis en place, je suis autorisé à mener la jument dehors. Et là, grand moment de solitude... Je me retrouve dehors, à peu près seul, avec la fille qui saute partout et Madame qui commence à blanchir.
- Et tu fais quoi, maintenant ?
- Ben, j'chais pô...
La reprise précédente touche à sa fin, et je semble être le seul cavalier prêt à enchainer pour la suivante... Un jeune homme, témoin de mon désarrois, s'approche :
- Ne vous inquiétez pas, vous êtes un peu en avance, les autres ne sont pas prêts !
Ouf, je me sens tout d'un coup moins bête. Peut-être même que je suis en avance parce-que les autres suent sang et eau pour installer leur filet.
Trop fort le Tigrou.
Entre temps, Madame continue à se décomposer pensant que Fifille et moi tuons le temps à grands coups de câlins et de mamours à destination de Momo.

Finalement, tout le monde se réunit et est invité à rejoindre la petite carrière. Nous sommes une petite dizaine, et à ma grande surprise, répartis équitablement entre hommes et femmes, d'un âge variant entre 20 et 60 balais. Tant pis, moi qui m'imaginait être le seul mâle trônant au milieu de jeunes femmes admiratives...
Par contre, il semblerait que nous ayons la monitrice la plus gironde que la France équestre puisse disposer, avec un sourire à faire évanouir le plus robuste des commerciaux de chez Ultra-Bright !

La reprise en elle-même est plutôt pépère. Rappel de quelques principes, réglage des étriers, mise en selle, et c'est parti pour quelques tours au pas. Ma jument ayant tendance à suivre de trop près, je me fais rappeler plusieurs fois à l'ordre pour freiner la bestiole. Quitte à prendre une position ridicule, épaules trop en arrière et pieds trop en avant à tel point que je me fais amicalement traiter de cow-boy !
La monitrice n'a pas que des qualités physiques, elle semble très bien tenir la reprise avec en même temps suffisamment de décontraction pour que tout le monde se sente à l'aise. Ce qui ne doit finalement pas être si facile quand une bonne partie des élèves ont entre dix et quarante ans de plus !
Pour finir, on se laisse aller à petit peu de trop enlevé par groupe de trois. Tant mieux, le soleil est tombé et il commence à faire frisquet.
Le premier tour est assez frustrant, ma devancière n'aillant pas réussi à faire partir son cheval au trot, malgré d'incessantes gesticulations des jambes et moult encouragements, alors que le mien n'attend que ça puisse accélérer pour s'y mettre mais est obligé de se retenir... Nous aurons donc droit à un deuxième tour qui sera à peine plus concluant que le premier.

Sur ce, s'achève la reprise. Chacun ramène sa monture au pré, sauf bien entendu la mienne qui est invité à rejoindre son box.
Arrive le second grand moment de solitude, puisque la monitrice est naturellement restée avec les autres élèves et je me creuse désespérément les méninges depuis dix minutes pour comprendre comment attacher ce fichu licol dans le bon sens... Ce sera finalement une jeune fille qui me sauvera la mise, même si j'ai du échanger sur ce coup-ci un peu de fierté contre un peu d'efficacité. C'est sûr, ça ira mieux la prochaine fois !

Je rassemble la petite famille, et repassons à l'accueil histoire de dire merci-au-revoir. Ma fille s'approche de la monitrice en espérant qu'elle assurera aussi son cours de dimanche prochain.
- Dimanche ? 14h ? Je crois bien que c'est moi aussi qui fait le cours. J'espère que tu vas être forte car Papa a été très bon ce soir !

Trop forte, la monitrice !

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