mercredi 21 décembre 2011

Les messages subliminaux

Jeudi 15 décembre 2011

Pourtant abimées par des années à les plonger dans le crottin, à tenir des rênes et des longes miteuses et à manipuler des fourches jusqu'à produire suffisamment de corne sur la paume pour qu'on puisse y tailler des crampons, La Monitrice garde pour autant de jolies mains. Régulièrement, elle les confie à d'autres mains expertes qui les agrémentent de vernis dont les couleurs chatoyantes sont à chaque fois renouvelées en fonction de ses envies et de ses humeurs. Et réciproquement, peut-être est-il possible de déduire l'état d'esprit de La Monitrice en fonction de la couleur de ses ongles, des tas de théories farfelues sont régulièrement élaborées à ce sujet.
Peut-être même essaye-t-elle à travers ces signaux d'y faire passer quelques messages ? Les complotologues de tout poil seraient bien avisés de se pencher sur le sujet.
Un fait est d'ailleurs particulièrement troublant : depuis quelques jours, elle arbore une délicate bande de motifs noir et blanc sur le bout des ongles, et, comme par hasard, ce soir je me retrouve avec Mowara, le seul cheval pie du centre. Ce n'est pas une preuve pour alimenter la théorie du complot, ça ?
A condition bien sûr que l'on admette que ces messages subliminaux me soient personnellement destinés, mais qui en douterait...

Donc, je me retrouve en selle sur cette bonne grosse tâchue. Quel contraste étonnant avec mes précédentes montures, de monter sur une jument qui va précisément où le regard se porte, à l'allure demandée sans avoir à s'employer avec mains, jambes, ou ne je sais quelles autres aides superflues. La Mô, quand bien même elle ne soit pas câline pour un sou, possède cette vertu de nous donner l'impression d'être bon cavalier. En prévision d'une séance dédiée au jeu comme il est de coutume avant chaque période de vacances scolaires, c'est toujours bon à prendre.

Ne reste plus qu'à mettre en œuvre toutes ces bonnes dispositions entraperçues durant la détente.
Nous débutons par un traditionnel relais aux quatre coins, dont le premier tour au galop doit être suivi par un second à pied, cheval en main. Aucune crainte donc de souffrir du froid ce soir.
La Monitrice se joint à nous pour l'occasion sur Nikos, le poney 'zabelle à la belle coupe en brosse, et lance notre équipe de façon magistrale. Je prends le relais, départ aux aides avec une facilité bienvenue, la Mô est des plus volontaires ce soir et le premier tour est bouclé dare-dare. J'ai même du mal à l'arrêter dans son élan, tant pis, je descends du bus en marche, si j'ose dire, Mowara restant sur un trot bien cadencé. Mine de rien, ce genre d'expérience de voltigeur est une réelle nouveauté à mon niveau, je m'en tire plutôt pas mal.
Je boucle le second tour sous les encouragements de mon équipe, remonte promptement en selle ce qui me permet de lancer le relais suivant. Associé également à la Maman de Quartz, le grand trotteur noir, les p'tits vieux donnent ce soir la leçon aux jeunots !

On enchaine à l'autre main, cette fois-ci sur deux tours de galops successifs, je m'en régale déjà.
Démarrage propre et rapide de la tâchue, le premier tour se boucle tranquillement, à peine perturbé par les cavalières de l'équipe adverse qui, comme par hasard encombrent la piste. Ah, les mauvaises joueuses !
A l'abord du second tour, c'est le moment où jamais d'aller vérifier ce que la bête a dans le ventre. Toujours aussi à l'écoute de mes demandes, elle enclenche la vitesse supérieure et met le feu à la piste. Elle est à la limite de faire attraper un rhume par la force du courant d'air ainsi généré.
Yeah. Quelle-que soit la suite proposée, j'ai déjà gagné ma soirée !

Nous enchainons ensuite sur un Éperviers, la Maman de Quartz se proposant de faire le chasseur. Sachant que ce grand noiraud a un petit peu peur de tout, et en particulier de ses congénères, nous n'éprouvons pas vraiment de difficultés à le feinter et atteindre l'autre côté sans encombres. Pour corser la difficulté, je décide de me passer des étriers et d'y aller plus tranquillement dans les allures, histoire de laisser une chance de se faire attraper.
Arrivant bon dernier derrière tout le monde, je me fais naturellement prendre en chasse. Sachant la Mô également un peu peureuse, je rallonge généreusement les rênes et laisse carrément la jument se débrouiller toute seule. Elle fait preuve d'un talent d'évitement remarquable, une sorte de cow-sence, mais à l'envers.
Je me contente de serrer un peu les jambes pour réguler tout de même un peu l'allure, et vlan, le grand retour de la crampe du mollet... Aïe, ouille, je vais peut-être songer à remettre les petons dans les étriers, moi...
Mais pour une bête question de fierté personnelle devant mes collègues, je décide d'assumer jusqu'au bout, je m'occuperai de la douleur plus tard si je suis encore en position de marcher à l'issue de la reprise.
Bien évidemment, c'est La Monitrice qui remporte le jeu haut la main, nous aurions peut-être du insister pour qu'elle compense sa maestria par un petit handicap, genre sans les mains, les yeux bandés ou dans le lac avec des poids attachés aux pieds.

Bref, la reprise s'achève dans une bonne humeur communicative, et je propose de terminer la soirée autour des petits cookies que j'ai confectionné pour enterrer mes chutes de la semaine dernière.
Diable, il y en a encore qui s'étonne que je les prépare avec mes p'tits doigts ! Ainsi, la maman de Quartz s'approche de moi vient me faire les gros yeux :
- C'est toi qui les a fait, les cookies ?
- Ben oui !
- Tu serais pas célibataire, par hasard ? Parce-que je veux bien divorcer pour t'épouser sur le champs !

Si à chaque fois que je propose des pâtisseries je reçois des proposition de mariage, je vais peut-être en faire plus souvent, moi...

Bonnes fêtes à tous !

lundi 12 décembre 2011

D'une légende à l'autre

Jeudi 8 décembre 2011

Deux pleines boites de mouchoirs n'auront pas suffit à sécher les larmes. Ces trois journées passées depuis la nouvelle de la disparation soudaine et brutale de Quick m'auront semblées interminables. Je garde le cœur lourd et l'estomac noué en repensant à tous ces bons moments que nous avons partagés ensemble, le gros shetland et moi.

L'émotion et la tristesse sont partagées par tous ceux que je croise au centre équestre. Que l'on appréciât Quick ou non, c'était un cheval qui ne laissait personne indifférent.
A la porte de son box désespérément vide, je colle un petit cœur rose en guise d'hommage certes dérisoire, mais symbolisant tout l'attachement dont je pouvais faire part à son égard et qui m'accompagnera sans doute à jamais.

Et pourtant, en dépit des circonstances, je suis heureux d'être présent ici, au milieu des autres chevaux avec lesquels je sais que de belles choses restent à partager.
Je pense au casse-tête ainsi offert à La Monitrice qui doit désormais composer avec la disparation de mon "cheval de tête", même si le terme peut paraître un peu pompeux mais c'est assez l'idée que je m'en faisais. Tout le monde semblait se satisfaire que je détienne l'exclusivité de la bête lors des séances de saut. J'étais "le cavalier qui montait Quick", cette sale bête qui terrorisait les petits comme les grands ! Et c'est certainement ce dont je lui suis le plus redevable, car plus que tout autre, Quick me rendait fier.

Je ne tiens plus en place. Je suis tellement impatient de découvrir comment La Mono s'est dépatouillé avec cette nouvelle donne. Mais ce soir, la surprise est totale...

Le Petit Gris est bien le dernier cheval avec lequel je pensais m'associer...
Je cligne des yeux trois fois et vérifie l'affectation à plusieurs reprises, mais il n'y a aucun doute, Solo sera mon compagnon de manège ce soir. Oui, Solo, l'autre légende du club, le gamin anglo-arabe dont les allures aériennes avaient rempli mes yeux d'étoiles la toute première fois que je l'avais admiré en reprise, et dont l'éducation encore très perfectible et son caractère flippé le réservait jusque-là à des cavaliers d'un niveau autrement plus relevé. De plus, esthétiquement il est d'une rare perfection, habillée d'une robe gris pom-pom du plus bel effet.
Il m'impressionne, je ne me sens pas prêt, les évènements ont drôlement précipité les choses. Ce n'est pas tout à fait les conditions dans lesquelles j'avais imaginé l'évènement, mais pour la première fois depuis ce fichu matin, un semblant de sourire vient enfin dérider mon visage. Car si le défi me semble titanesque, nul doute que Solo lui aussi saura me donner une bonne dose de fierté.

Dans son box, le P'tit Gris est tellement propre qu'il semble sortir directement du pressing, lavé, repassé, amidonné. C'est d'autant plus flagrant qu'au même instant Yo rentre dans l'écurie suivie d'un pâté en croûte ambulant dont la gangue laisse vaguement deviner qu'un grand poney se cache à l'intérieur, baptisé Self, mais qui n'a rien d'autonettoyant. Trois cavaliers dont ma pomme, armés d'étrilles américaines, seront nécessaires avant de pouvoir déterminer s'il est blanc ou noir.
Profitant de savoir que Yo a déjà pratiqué Solo à plusieurs reprises, je profite de cet instant pour glaner quelques informations sur les impressions en selle.
- Alors, il est comment le Solo ?
- Un peu sur l'œil, il a peur de tout. Il a parfois tendance à reculer, il ne faut pas le laisser faire.
- Je fais quoi dans ce cas ? Un bon coup de cravache ?
- Nan, surtout pas ! Il est déjà assez vif comme ça ! Il faut s'imposer, tu lui mets quelques gros coups de talon s'il recule, et tu le places sur un cercle s'il s'emballe au galop, ce qu'il ne manquera sûrement pas de faire...
Bête délicate donc... Bon, je lui fais une séance de pansage appliquée, tout en lui parlant tranquillement et finit par lui tresser partiellement sa crinière, cinq nattes disposées à intervalle régulier le long de son encolure. C'est mignon.

Dans la carrière, à peine suis-je monté en selle qu'il part déjà sur la piste d'un bon pas, je dois le canaliser pour qu'il n'engage pas le trot de lui-même. Je confirme, pas besoin de cravache...
Il est en effet assez délicat à diriger, il faut user largement de l'incurvation pour le faire tourner, et j'ai également du mal à le faire partir au galop proprement. Je peine à le maintenir sur la piste et obtenir un départ aux aides. Après quelques foulées de galop, il a tendance à reprendre le pas et rejoindre les copains au centre du manège, mais en insistant, il finit tant bien que mal à placer une belle accélération dans la longueur à faire pâlir de jalousie un pilote de l'Aéronavale aguerri.
Mon premier "waow" de la soirée... Quelle énergie !

Ce soir, c'est donc saut. Nous commençons au trot par un croisillon disposé dans la diagonale, avec comme consigne de prolonger la trajectoire jusqu'au coin en face avant de reprendre la piste. Mais Solo n'aime pas les coins. La première fois il coupe à gauche directement après l'obstacle, la seconde il tente de partir à droite et je le recadre in-extremis avant qu'il ne s'encastre dans le pare-bottes. Pas facile à tenir en ligne droite, le gaillard...

Après cette mise en bouche, il s'agit à la suite de ce premier obstacle d'aller reprendre la piste, puis doubler dans la largeur pour passer un second vertical, toujours au trot. On sent qu'il a du rebond sous le pied, il avale les barres avec une belle sécurité.
Jusque-là, le Solo, même s'il reste relativement insaisissable, est particulièrement sage, au grand étonnement de La Monitrice.
- Dis-donc Daniel, il est drôlement calme, ce soir. Tu lui as donné un Lexomyl ou quoi ?
- Du tout, juste des câlins et de l'amour !

Bien entendu, c'est une fois cette phrase malencontreusement lâchée que la bestiole décide de sortir la boite à bêtises. Je suis sensé faire prendre le trot pour aller attaquer le vertical dans la largeur, mais le P'tit Gris décide que ce sera galop ou rien. Je commence à froncer les sourcils, mais au moment où je le pensais enfin revenu à de meilleures intentions, voilà qu'il me place un magnifique Roll Back digne des plus grands maîtres du reining. Par cohésion, je fais de même, effectue en l'air une vrille complète avant de retomber par terre la tête dans le sable. Miam miam, je comprends pourquoi les gâteaux sablés sont baptisés ainsi.
Je me relève en tâchant de garder un certain flegme, La Monitrice vient alors aux nouvelles.
- Oh, Daniel, tu as un magnifique fond de teint ce soir !
- Oui, certainement le côté féminin de mon équitation qui ressort !

Je remonte en selle sans plus de dégât, et reprend le parcours là où j'en étais.
Départ au trot donc, je quitte la piste et double dans la largeur, essuie une série de refus avant d'arriver à sauter proprement. Je demande le galop instantanément, enfin une demande promptement exécutée ! Je fais un demi-tour de manège, prend la diagonale, et vient me frotter à ce second obstacle lancé comme une fusée. Le saut est royal, limpide, aérien. Du bonheur. Le regard porté loin vers le coin, je l'incite à poursuivre son effort jusqu'au coin pour terminer en virage à gauche.
Et vlan, il préfère partir à droite et me place son second Roll Back de la soirée. Ejection douce, je rebondis contre le pare-bottes et atterrit proprement sur mes deux pieds. Je proteste vigoureusement :
- Ah non, celle-là, elle compte pas comme une chute, hein !
- Mais si, mais si, ça fait deux !

Bon, je remonte en selle et vient m'arrêter au milieu. Mais non. Solo est intenable. Un coup j'avance, après je tourne, puis je recule, et vas-y que je bouscule les copains...
Si je résume bien :
- Quand on demande le pas, il part au trot.
- Quand on demande le trot, il part au galop.
- Quand on demande le galop, il vient s'arrêter au milieu.
- Quand on demande un arrêt, il décide de vadrouiller.
- Quand on veux l'emmener à gauche, il part à droite et inversement...
Pour résumer, Solo, c'est un savon qu'on essaierait d'attraper avec les mains mouillées. Pas vraiment un cheval de mon niveau, mais en dépit des deux gamelles, j'ai pourtant le sentiment de ne pas m'en être si mal débrouillé finalement...

En ramenant le P'tit Gris à l'écurie, je croise La Monitrice venue aux nouvelles.
- Alors, le Solo ?
- Ben, pas simple à maîtriser, ni dans les trajectoires, ni dans les allures.
- Tu as vu, hein, c'est une anguille !

L'anguille, c'est assez bien vu... Je me tourne vers Solo et lui dit dans les yeux :
- Je crois que tu viens de te trouver ton blaze, mon p'tit gars !

Je rentre chez moi, le cœur nettement allégé ce soir par la grâce de l'Anguille. Il possède lui aussi quelques capacités d'attachements auxquelles je ne pense pas résister longtemps...

En me glissant sous la couette, j'écrase une dernière larme en repensant à Quick. Son image reste gravée définitivement du côté du cœur, mais il ne devrait pas rester seul trop longtemps, la place y est illimitée.

mercredi 7 décembre 2011

Les bêtes à chagrin

Mardi 6 décembre 2011

Avant même je ne rentre dans ton box la toute première fois, tu étais déjà une légende, une sale bête, un petit monstre.
Tu ne ressemblais à rien, tu n'étais ni un grand champion, ni le meilleur cheval de club que l'on puisse trouver.
Tu étais un défi, j'espérais en faire ma conquête. En fin de compte, c'est toi qui m'a conquis.
Tu m'as transporté, tu m'as câliné, tu m'as fait voler, tu m'as fait chuter et quelques fois on s'est fâché, mais toujours réconcilié.
Depuis ce matin, tu me fais pleurer, ça doit être ça l'amour.

Quick-du-Bois, jusque dans mes rêves.


vendredi 2 décembre 2011

Les mauvais chasseurs

Jeudi 1er décembre 2011

Mon profond désir de devenir à terme un bon cavalier se heurte à un problème insoluble, à savoir que je suis précisément incapable de définir ce qu'est justement un bon cavalier, tant la différence avec un mauvais est aussi évidente à cerner que celle entre le bon chasseur et le mauvais chasseur.
Ben... Le mauvais cavalier, il voit un cheval, il monte dessus ! Alors que le bon, il voit un cheval... bon, il monte dessus aussi, mais c'est pas pareil, c'est un bon cavalier.
Et c'est là que je regrette de ne pas assumer pleinement mon statut de petite peste auto-proclamée. Si tel était le cas, la situation serait très simple. Le monde se diviserait en deux catégories : moi et les mauvais cavaliers, et c'est marre. Faute de trouver un consensus absolu quant à la réalité de cette situation, elle a pour avantage d'être facile à comprendre !

Mais en attendant que la population mondiale se convertisse définitivement à cette inéluctable réalité, je vais tâcher déjà de rester en selle sur ce grand escogriffe de Quick, attribué ce soir pour cette séance de dressage. Ça tombe drôlement bien, j'ai justement rêvé de lui cette semaine dans un songe des plus sympathiques, me rendant d'autant plus heureux d'y être associé !
Je viens faire les présentations d'usage, et croise Maricha venu s'occuper de Jour, une jument alezane sise juste en face. Je commence à taper la discut', le dos au box de Quick quand ce dernier vient approcher son museau jusqu'à carrément coller ses lèvres contre ma joue. Mais c'est qu'il me fait un bisou, ce gros nounours !
Comment que je me la pète devant Maricha avec mon grand bai qui m'aime !
Sauf qu'à bien y réfléchir, je pense qu'il n'est simplement pas insensible au parfum du baume après-rasage fraichement appliqué sur mon visage. Mon chat aussi fait pareil dans les même circonstances... N'empêche, ça fait son effet.

Je rends à Quick ce bref instant d'affection en lui réservant une séance de pansage particulièrement soignée. Je lui bricole quelques tresses sur la crinière et une autre sur la queue dans les règles de l'art de façon à ce qu'il soit le plus beau dans le manège.
Mais il n'y pas à dire, une tresse de queue sur un hongre, ça fait tapette. Tant pis, j'assume.

Une fois en selle dans le manège, j'assiste avec dépit au retour du Quick chiant, lourdingue, imprécis, aux trajectoires improbables et aux allures pourries, le Panzer dans toute sa splendeur. Pas du tout le cheval flamboyant qui avait habité mon rêve il y a quelques jours ! Quelle est cette supercherie ?
Durant la détente, je n'arrive pas à en tirer quoique ce soit, à peine un petit tour de galop correct sur la fin, et encore. Impossible de le réveiller et lui injecter le minimum d'impulsion qui nous permettrait de poursuivre la séance proprement. Je sens qu'il me manque un bouton pour le mettre en route, et je ne le trouve pas, ça m'agace.
Un point mauvais cavalier, un.
Seule embellie de la soirée, une jolie blonde assise sur l'estrade est stupéfaite d'apercevoir mon beau Quick ainsi natté, et encore plus d'apprendre que c'est le cavalier lui-même qui s'en est occupé. Elle me gratifiera de sourires pour le reste de la soirée, hi hi.

Mais cela laisse Quick totalement de marbre. Pour les exercices d'incurvation suivants, c'est la croix et la bannière pour tenir la trajectoire sur le cercle imposé. A peine ai-je la satisfaction de le voir se plier correctement que La Monitrice nous convoque pour nous enseigner les rudiments de la contre-incurvation comme il avait été évoqué la semaine dernière.
J'ai beau essayer de m'imprégner de ses explications, je reste dans l'appréhension de devoir batailler avec la bête de longues minutes avant d'obtenir la moindre sursaut de bonne volonté. Je sens qu'il va encore me plonger dans le n'importe quoi...
Ben non, il me fait plutôt les choses bien, ce con ! A ma grande surprise, il est enfin réactif à mes demandes, reste sur le cercle proprement et se plie aux exercices d'origami avec bonne volonté. Rétrécissement du cercle, passage de contre-incurvation à incurvation et réciproquement, le Panzer finira en fin de compte par être choupi, et c'est tant mieux car j'avais cru un instant rentrer broucouille de la reprise.
Mine de rien, un bel exercice de dressage correctement réalisé, c'est drôlement chouette, ça donnerait presque l'impression d'être cavalier.

Une fois la reprise terminée, tout intimidé je rejoins La Monitrice au bureau afin de lui conter mon rêve de Quick. Ca l'a bien fait rigoler !

Avec tout ça, je ne sais toujours pas définir un bon cavalier, mais j'ai au moins eu l'aperçu de ce que c'était un mauvais. C'est une bonne base pour progresser.
Mais...
-> J'ai eu une grosse bise de Quick.
-> Reçu le sourire d'une jolie blonde.
-> Fait rigoler La Monitrice.
J'ai connu des soirées plus moroses.