jeudi 21 juin 2012

VDM

Jeudi 12 avril 2012

Ma vie ne tient décidément plus qu'à un fil. Celui qui me rattache au clou auquel je suis suspendu depuis de très longs mois, enfermé la plupart du temps dans une cellule obscure scellée par une porte métallique imposante fermée à clef par l'extérieur et gardée par toute une meute de chiens gros et dentus. Je n'ai pourtant pas le souvenir d'avoir commis de si grandes fautes méritant d'être ainsi condamné sans preuves ni procès. Ce doit être ça la vie de martyr.

La plupart de mes congénères partagent ma triste existence. Suspendus eux aussi à ce sinistre mur délabré, nous n'avons que comme seule distraction la visite d'effrayantes araignées qui viennent parfois nous coller leurs toiles sous le nez. Ce n'est pas très agréable.

Tous les matins, à une heure régulière, la grosse porte métallique s'ouvre dans un grincement sinistre. C'est pour nous la seule occasion d'apercevoir enfin un rai de lumière, si toutefois celui-ci arrive à se frayer un chemin jusqu'à nous.

Des bruits de pas se font entendre, quelques bribes de conversations parviennent jusqu'à nos oreilles, de l'agitation diverse vient alors réveiller les derniers endormis. Au moins, la nuit, personne ne vient nous déranger, déjà ça de pris.

D'interminables heures se sont écoulées, quand soudainement quelqu'un se présente à l'entrée. Une silhouette à contre-jour difficile à identifier qui marque un temps d'arrêt, ballade son regard à droite puis à gauche et fixe soudainement son regard sur moi. L'individu en question s'approche alors d'un pas décidé jusqu'à ce que je puisse le fixer au fond de ses yeux bleus. Pantalon noir, haut blanc et casquette assortie, il a tout l'uniforme de celui qui prépare un mauvais coups sur les ordres de chefs malintentionnés.

Il tend ses mains dans ma direction et d'un vif mouvement m'arrache à mon existence murale pour me jeter sur son épaule tel un vulgaire sac à patates. Puis s'éloigne alors de la pièce sans faire plus attention à mes comparses restés suspendus dans le vide. Mais leurs regards emplis de pitié trahit le triste destin qui m'attend dès que j'aurais franchi cette maudite entrée.

Une fois jeté brutalement sur le haut d'une sinistre porte en bois sertie de métal glacé, j'ai tout de suite compris quel sort funeste m'attendrait dans les instants à venir.

Le monstre était là. Grand, imposant, planté haut sur ses longues jambes et me toisant d'un regard m'inspirant une confiance modérée.
Lentement, il a fait un premier pas vers moi, puis un second, et ainsi de suite jusqu'à ce qu'il put approcher ses naseaux à quelques centimètres, presque à me toucher.
J'ai alors senti son souffle, puissant, violent, assorti d'un renâclement que l'on croirait sorti de l'enfer. Il n'avait vraiment pas l'air d'apprécier ma présence ici, mais il m'etait impossible de trouver la moindre échappatoire.

Et ce que je craignais est arrivé. Mon gardien m'a attrapé par le bridon et m'a livré à la bête qui a alors ouvert grand sa mâchoire sertie d'énormes dents menaçantes avant d'engloutir une partie de mon anatomie.
Par une chance inouïe, j'ai réussi à glisser le long de sa langue vers une zone où je savais bénéficier d'un sursis m'évitant ainsi de me faire mâcher tout de suite. Mais bon, une partie prête à être avalée, l'autre fermement attachée autour de son crâne, il y avait peu de chances que je puisse en réchapper, surtout que mon gardien n'a pas cessé un seul instant de me tenir en laisse pendant toute l'heure suivante, me faisant ainsi perdre toute espoir de fuite ou d'évasion.

Après cette série de mauvais traitements, je fus retiré de l'emprise du monstre pour être reposé sur la même porte en bois de tout à l'heure. La bête l'avait mauvaise, elle ne semblait pas apprécier ma compagnie.
D'un coup de menton décidé, elle m'envoya valdinguer et je chus lourdement par terre, étalé comme une méduse échoué entre un tas de poussière et un ensemble d'outils à la destination incertaine.

Juste sous mon nez trainait un joli petit cure-pieds à la bouille renfrognée. Dérangé dans sa sieste, il me toisa du regard et me renifla en faisant la moue. Il me dit alors :
- Tu pues de la bouche.
- Et toi, tu sens les pieds.

Nous nous sommes souri. Et depuis ce moment, nous ne nous sommes plus quittés.

Dix minutes plus tard, on m'avait remis au clou, la tête suspendue en bas, la porte fut refermée et la lumière éteinte.
Ne dites plus VDM mais VDF, Vie De Filet.


A part ça, aujourd'hui c'était jeux, et dans trois jours c'est concours..

mardi 19 juin 2012

Cochon qui s'en dédit

Jeudi 5 avril 2012

Petit extrait de conversation Facebook :
Yoh : Espère trop avoir la Mo pour le challenge de dimanche! ^^
Letigre Rose : Hop hop hop, Rosire et pis c'est tout. -_-
Yoh : Non non non ! C'est pour toi Rosire :P Mwahahaha!
Letigre Rose : Même pas peur. :P
Yoh : Ah je te met au défi :P
Letigre Rose : Ah, on me signale dans l'oreillette que Rosire est déjà réservé par ailleurs. Quel dommage !
Yoh : Mais quel dommage je me doutais que tu aurais adorer l'avoir :P

Et oui, il est toujours facile de faire le malin quand on est tranquillement assis entre la chaise et le clavier. Mais ce que je n'avais prévu, quelques jours après avoir eu ce petit échange avec Yoh, c'est qu'en arrivant au club les chevaux seraient à choisir par les cavaliers eux-mêmes parmi une liste préétablie par La Monitrice.
Et devinez qui parmi ces chevaux attend qu'un cavalier courageux vienne y inscrire son nom dans la petite case blanche ?
Et oui, le Rosire en personne, dont certaines facéties ne sont pas sans rappeler les meilleurs moments du regretté Quick... Mais bon, quand on est une petite peste, on a sa fierté, et il serait très inconvenant de monter ce soir tout autre bestiole que ce grand bai farceur.
Dont acte.

Rosire étant actuellement en reprise dans la carrière de dressage, cela me laisse un certain temps pour confesser mes pêchés en attendant que tombe plus tard la sentence divine. Pouvant l'observer à loisir, le bougre semble fidèle à sa réputation en envoyant régulièrement quelques coups de cul appuyés dès qu'un peu de galop est sollicité par sa cavalière. Cette dernière n'est toutefois pas plus impressionnée que ça et semble prendre la mesure de la bête. Tant mieux, que Rosire se fatigue maintenant, il me fichera d'autant la paix plus tard.

Au bord de la carrière, La Monitrice m'envoie son bonsoir que je lui rends poliment. Par acquis de conscience, je lui demande tout de même son agrément quant à mon choix personnel.
- Tu crois que je peux monter Rosire ce soir ?
- Ah mais tu fais ce que tu veux mon petit Daniel, si tu veux te retrouver par terre, ça me fera des gâteaux pour la semaine prochaine !
Bravo pour la mise en confiance...

Bon, j'admets, je flippe en peu. Mais ayant déjà eu affaire à l'engin en début d'année, j'avais à peu près réussi à contenir ses velléités de coud'ku. Donc pas de raison que je n'y arrive pas ce soir.
Par ailleurs, quand Yoh se pointe au centre quelques instants plus tard, elle est toute impressionnée de constater que je ne me suis pas dégonflé sur ce coup-là. Et d'arriver à en mettre plein la vue aux cavalières de la reprise est déjà une grande victoire personnelle.

Une fois la reprise précédente achevée, je prends en compte ma monture et je rejoins le groupe dans le manège.
Avant d'entamer cette séance de dressage, nous passons bien entendons par l'incontournable détente. Et c'est là que l'on s'aperçoit que le terme "détente" n'est en fait nullement destiné aux chevaux nécessitant quelques échauffements, mais en premier lieu aux cavaliers nécessitant de se mettre en confiance face à des chevaux parfois farceurs.

C'est parti.
Bon, Rosire au pas, pas de difficulté particulière, cela me permet de laisser échapper un peu de tension accumulée durant l'heure précédente.
Au trot, pas de surprise non plus. Il a parfois cette tendance un peu pénible à redescendre à l'allure inférieure, et il faut savamment entretenir le trot sans user d'une cravache que j'ai volontairement laissé au fond du sac, Rosire en étant particulièrement sensible. Pas la peine d'aller chercher la petite bête, la grosse me suffit amplement pour m'impressionner.

C'est là que les choses sérieuses commencent. Tout le monde à main droite, et à La Monitrice de lâcher son traditionnel "Et à volonté, galop !" que certains chevaux semblent connaître par cœur à en juger de leur entrain à partir bille en tête.
Je garde un peu de contrôle, mets en place mes aides et sollicite donc le galop tout en gardant bien à l'esprit qu'il faut lui garder la tête haute.
Et c'est parti pour quelques tours de galop propres et sans bavure. Une première victoire ce soir ! Pas grand chose à craindre en fin de compte, la bestiole a certainement compris qu'elle avait à faire à du sérieux.

Changement de main, et le départ au galop à gauche va définitivement sceller la victoire de l'Homme sur la bête.

Quand, dans la seconde qui a suivi, je me suis retrouvé allongé sur l'encolure de Rosire, une bonne partie de mes certitudes se sont subitement envolées. Je dois admettre que, dans l'excès de confiance dont j'ai alors fait preuve, je ne l'avais pas senti venir celle-là.
Ce cheval est incroyablement malin. Cette faculté d'endormir ma méfiance pour mieux placer son coup fourré me pétrit d'admiration. D'autres se seraient gentiment soumis à l'autorité du cavalier, mais lui a simplement attendu le meilleur moment pour me surprendre.
Impressionnant.
En tentant de regagner mon siège, et certainement voyant que je m'accroche comme un mort-de-faim pour rester à bord, Rosire place alors un second coup de cul, puis un troisième dans la foulée. Je m'accroche vaille que vaille et réussit désespérément à remettre une fesse dans la selle, puis une autre.
Un peu plus loin, La Monitrice qui n'a rien raté du spectacle, tente de remettre un peu d'ordre dans tout ça.
- Lève lui la tête ! Coups de talons et en avant !!!
Je raccourcis les rênes, bascule mes épaules en arrière et vient lui chatouiller fermement les flancs. Rosire prend alors l'allure demandée et finit par effectuer quelques tours de manège au galop et en bon ordre.
Ouf. Ça, c'est fait. La bête s'est bien battue, j'ai senti passer le vent du boulet, mais le cavalier a finalement tenu la baraque.

Ce moment d'émotion passé, La Monitrice nous réunit pour nous causer du thème de la soirée et prononce alors le nom de l'exercice en détachant minutieusement les syllabes à la manière d'un professeur sadique faisant passer un examen oral à des élèves dépassés.
- La con-trin-cur-va-tion...
Le regard interrogateur qui souligne sa phrase est bien entendu destiné à nous sortir quelques vers du nez afin que nous lâchions de nous-même les aides à mettre en place et le but de l'exercice. Nous bafouillons quelques pistes où il est question de jambe isolée, de jambe d'impulsion, de couloir de rênes, de poids du corps, d'assouplissement du cheval et d'engagement des postérieurs. Tout ceci remis dans l'ordre nous envoie donc sur un cercle effectuer l'exercice en question.

Et autant lors des départs au galop Rosire peut faire preuve d'une certaine instabilité, autant lors des exercices de dressage il s'emploie à nous faciliter la tâche de par sa souplesse et sa bonne volonté. Il garde quelques bons moments le bougre, et en dépit de propension à vouloir me foutre par terre, la reprise s'achève en fin de compte sur une note hautement positive.

Mais, une fois nos montures raccompagnées dans leurs pénates, nos pensées se sont vite focalisées sur autre chose.
Car dans dix jours, c'est concours...

lundi 18 juin 2012

Les choses sérieuses

Jeudi  29 mars 2012

Tiens, et si pour une fois nous parlions d'équitation.

Non pas que j'omette d'en causer au sein de mes récits, bien au contraire, mais je me dois de reconnaître que je mets plus facilement l'accent sur les anecdotes, les à-côtés et les petites histoires des reprises du jeudi soir, considérant qu'il peut être fastidieux pour le lecteur de se voir détailler le nombre de tours effectués au pas lors de la détente ou la liste complète des aides à mettre en place pour effectuer correctement une cession en dedans ou une épaule à la jambe
Bien que, raconté par une plume talentueuse cela puisse éventuellement être passionnant , je n'oserais me lancer dans de telles aventures littéraires.

Et pourtant, il y a parfois certaines reprises qui méritent d'être détaillées, tant elle donne l'impression d'effectuer un bond en avant par rapport à tout ce que l'on a pu effectuer auparavant.
En effet, quelques minutes avant le début de la séance, La Monitrice nous a invité à rentrer dans le manège pour l'aider à mettre en place le parcours d'obstacle. Elle avait jusque-là l'habitude de monter ses parcours toute seule comme une grande, le besoin de faire appel à notre main d’œuvre étant le premier indice qui nous a mis la puce à l'oreille.
Et une fois les obstacles installés à leurs places respectives, je me suis dis alors "Waouh, là, c'est du sérieux"...

Je vous fais le détail.
Départ le long du pare-botte à main gauche pour un saut de puce histoire de se mettre en jambe. On continue sur la piste au fond du manège, et dès le début de la seconde longueur, il s'agit de sauter de suite un vertical placé sur la piste mais en prenant la diagonale. Et donc à aborder de biais, de travers, de façon tordue, je ne saurais dire s'il y a un terme précis dans ce genre de situation.
Bref, nous enchainons sur un vertical au milieu de cette même diagonale avant d'effectuer une large demi-boucle afin de terminer sur un oxer placé dans l'autre diagonale.

Bon, ce n'est pas très clair ? En gros, cela donne quelque-chose comme ça :


Pour l'occasion, je suis verni, pour une telle séance je suis associée à l'imperturbable Mowara. Ceci dit, une fois la jument prise en compte, pour interpréter cette nouvelle, il y a deux écoles :
1- C'est chouette, avec ma Pépette, ça va être du Mozart.
2- On me refile la Mô parce-que ça va être un peu compliqué ce soir...
A vous de voir.

Sur le coup, après ma petite introduction sur les méfaits de l'acharnement littéraire, j'étais parti dans l'idée de passer vite fait sur les premiers croisillons franchis au trot dans l'optique de se mettre en confiance. Mais, à bien y réfléchir, et en y mettant les formes, ce pourrait peut-être devenir une histoire passionnante.
Voyons voir.

Quand Mowara sentit la délicate pression de mes talons sur ses flancs, elle sut alors que nous devions nous élancer ensemble dans un trot endiablé. La mécanique du geste était alors parfaite, une cadence régulière d'un diagonal à l'autre avec toute l'impulsion nécessaire me permettant de me soulever de la selle avec une surprenante facilité. Car elle a cette magie de donner l'impression d'offrir toute son énergie à son cavalier, que chaque foulée est un cadeau, une offrande que l'on se doit de savourer à chaque instant. Oui, Mowara est la générosité incarnée, donnant tellement de sa personne sans jamais rien demander en retour tout en ayant l'air de dire "laisse tomber, c'est pour moi".
Et oui, il y a les chevaux que l'on monte, et ceux qui nous transportent, qui nous accueillent à son bord avec le sourire de l'hôtesse et l'assurance du commandant de bord.

Bon d'accord, je m'arrête-là, un chapitre entier à décrire deux foulées de trot, le temps d'arriver jusqu'à l'obstacle vous auriez déjà eu le temps de relire Guerre et Paix.

Bref, c'est en ayant pleinement confiance en ma monture que j'aborde le parcours une première fois. Je me présente devant le saut de puce au trot comme demandée par La Mono et Mowara l'absorbe avec tout l'assurance qui la caractérise. Elle a naturellement enchainé sur le galop entre les deux barres et je la ramène à l'allure inférieure avant d'attaquer la diagonale et l'obstacle à franchir de traviole, mais qu'elle saura sans aucun doute aborder avec la même facilité.

Et vlan, raté, magnifique dérobade sur la gauche... La Monitrice se met à écarquiller les yeux, attentive plus que jamais à la façon dont je vais remédier à ce contre-temps.
J'effectue donc une volte pour me remettre sur le parcours et retourne affronter la barre, source de cet échec inattendu.

Et vlan, re-dérobade sur la gauche.
- DANIEL !!!
Oh, je sens la grosse voix de La Monitrice prendre l'ampleur nécessaire à toute mise au point verbale envers les élèves récalcitrants...
- Pourquoi elle part à gauche ta jument ?
- J'imagine que ça lui semble plus facile que de sauter l'obstacle...
- Alors qu'est-ce que tu attends pour serrer ta rêne gauche sur son encolure ?

J'opine du chef avec un petit salut militaire histoire de dire que je me mets aux ordres, et retourne affronter la barre avec ce conseil avisé.
Et effectivement, avec un petit rappel du mode d'emploi, l'adversité ne semble plus qu'un mauvais souvenir. Le reste du parcours s'effectue alors sans encombre : passage de l'obstacle dans la diagonale, départ au galop à droite avant d'aller effacer ce dernier oxer.

Les passages suivants se passeront fort heureusement sans encombre, preuve que je garde encore quelques capacités d'apprentissage en dépit des quelques décennies qui me sépare de ma naissance. ça fait plaisir.

Enfin, La Monitrice nous réunit au centre de la carrière pour nous faire une proposition inattendue, en relation directe avec la reprise que nous venons d'achever.
- Bon, le 15 avril, il y aura un challenge interne au club. Je vous invite à venir vous inscrire !
- Hein ? Même moi ?
- Oui, à partir de Galop 2 ! Petit concours entre nous, sans pression, hein !
Hum... Je regarde Yoh, qui semble songeuse sur sa selle...
- Tu comptes participer au concours, Yoh ?
- Je ne sais pas, et toi ?
- Okay, je veux bien le faire, mais tu t'inscris aussi !
- Chiche ?
- Chiche !
Comme quoi, les effets de groupe, ça pousse à faire des choses que l'on n'aurait jamais osé tenter si l'on avait été tout seul !

Une fois cette belle séance achevée, je pars faire mon coq dans la carrière en rangeant les chandeliers deux par deux et les barres trois par trois sous le regard admiratif de mes collègues avant de ramener la Mô dans ses quartiers.

Elle garde au fond bien des mystères. La simple idée de que vienne lui taquiner le toupet lui est insupportable, c'est quelque part sa griffe, son tempérament, sa marque de fabrique. Et pourtant, durant le bref instant où je m'approche d'elle pour la déséquiper de son filet, elle abandonne toute rétivité et offre sa nuque avec toute la bonne volonté du monde. Les mains de part et d'autre du frontal, je peux même l'espace de quelques instant me permettre de lui gratter une oreille en laissant doucement glisser le filet le long de son chanfrein. Elle ferme les yeux, éprouvant sans doute un certain soulagement à se voir retirer pour le reste de la journée cet élément qui ne doit pas toujours être agréable à porter.

Ben quoi ? Si l'on peut tenir un chapitre entier à décrire en long et en large deux petites foulées de trot, il y a surement moyen de faire un roman complet sur la vie trépidante d'un filet d'équitation en centre équestre

Sans doute l'objet d'une prochaine chronique...

En attendant, je tâche de relativiser la décision prise hâtivement en m'inscrivant pour le challenge interne...
Pinaise, j'ai déjà les miquettes...

vendredi 11 mai 2012

Salon de coiffure

Jeudi 22 mars 2012

Yoh m'avait joué un sacré tour il y a quelques semaines en osant se présenter dans le manège avec Itis orné d'une crinière en damier particulièrement réussie, ce qui avait eu le don de provoquer chez moi autant d'admiration que de jalousie. Ma fierté et mon orgueil ayant été particulièrement éprouvés, je ruminais donc depuis quelques semaines ma douce vengeance et n'attendais que le moment opportun pour mettre mon plan à exécution.

Par cette journée printanière, je pris donc mes dispositions pour arriver suffisamment tôt au centre équestre afin de pouvoir lui rendre la monnaie de sa pièce, et je me délecte à l'avance de découvrir sa tête au moment de lui présenter mon chef-d’œuvre. Au jeu de la petite peste, je ne compte laisser la première place à personne.

Ce sera donc Esparade qui sera le héraut de ma vengeance. Un choix parfait, un cheval grand et fin qui en impose, une crinière abondante, mes talents de coiffeur ne sauraient mieux tomber pour esbaudir la concurrence.
Je pénètre donc à l'intérieur de l'écurie en direction de son box, avec le sourire et le regard de celui qui prépare un mauvais coup. Je passe en revue les troupes, dans l'ordre Gulliver, Granolat, Jour, Don Nuevo et Esp...
Je marque un instant de stupéfaction, fait trois pas en arrière et écarquille grand les yeux devant cette scène totalement inattendue. Don Nuevo n'est pas seul dans son box !
- Yoh ! Tu es déjà là ???
- Salut Daniel ! Et oui, j'avais du temps devant moi, alors je suis arrivé tôt et j'en profite pour faire un damier à Don !

Et ben ouais, elle a déjà avancé le travail, et me voici pris à mon propre piège ! Et puis pas un damier tout pourri réalisé à la va-vite par le dernier des grooms, mais carrément le truc propre et régulier proche de la perfection. Ouch, il y a du défi là...

Oké, ne nous laissons pas abattre. La petite peste va voir de quel bois je me chauffe.
Je pénètre dans le box d'Esparade. Comme prévu, à mon approche, il commence par coucher les oreilles et balancer des coups de lattes avec les antérieurs. Il prend sa baffe et revient de suite à de meilleurs intentions.
Carotte.
Esparade, qui au fond n'est pas un vilain, fait même plus que de se laisser faire, il pousse la courtoisie jusqu'à carrément baisser l'encolure afin que je puisse plus aisément lui bricoler sa coiffure.
Je commence donc par lui tresser finement sa crinière en tâchant de rester le plus régulier possible, mais avec un succès modéré. Bon, je n'ai pas pris la peine de prendre le petit peigne spécial fourni avec le sachet d'élastiques, j'aurais peut-être dû.
Ceci dit, cela reste potable. Le but étant bien sûr de pionter la bête de façon à foutre la honte à mon agaçante voisine.

Je dresse laborieusement le premier pion, puis le second, et le troisième. Je marque un temps d'arrêt suivi d'un gros soupir de désespoir.
C'est affreusement moche à souhait, informe, grossier et très vilain. J'ose à peine lui demander son avis, à Yoh, et elle doit utiliser tout un talent de diplomate chevronné pour ne pas me vexer tout en me confirmant que, pour une première, le résultat est effectivement mitigée.
On me l'avait pourtant expliqué il y a longtemps, pour des pions réussis, il faut un crinière longue d'une largeur de main... Nous dirons donc que c'est de la faute de la crinière.

Tant pis, je laisse les tresses ainsi, je prendrais ma revanche plus tard en reprise et tachant de démontrer quelques talents de cavaliers à défaut de celui de groom.

Mais quelques soient les talents que peut démontrer Esparade dans l'art subtil de la contre-incurvation, thème de la séance du soir, tout l'auditoire n'a d'yeux que pour l'élégant Don Nuevo orné d'une parure qui déclenche l'admiration générale.
C'est sûr, elle l'a bien réussi, son coup...

Tant pis, pour la peine, je lui tourne le dos, le temps que nous admirions La Monitrice faire une démonstration de contre-incurvation après avoir emprunté Solo à une cavalière de la reprise.
Je profite de ce petit temps mort pour me délecter de ma petite revanche à venir, car je garde une dernière carte dans ma manche, héhé...

La reprise s'achève sans histoire, nous ramenons les montures au box, et une fois Esparade remisé dans son carré, je retourne voir Yoh avec mon plus beau sourire.
- Et bien maintenant, je te souhaite bon courage, car il va te falloir tout défaire ! Niark, niark...
- Je te rassure, c'est déjà fait.
- HEIN ???
Je passe la tête par dessus la porte du box, décroche ma mâchoire, et constate avec stupéfaction que Don Nuevo est effectivement déjà débarrassé de tous ses élastiques !
- Quel est se prodige ?
- Pendant la petite pause durant laquelle La Monitrice nous a fait se démonstration, j'en ai profité pour commencer à lui défaire sa tresse !

Et ouais, et comme je boudais, je n'ai rien vu venir...

Jusqu'à la lie elle m'aura fait boire le calice...

mercredi 21 mars 2012

Le printemps siffle

Jeudi 15 mars 2012

Les oiseaux sifflent, le printemps siffle.
Contrastant avec les records de froid enregistrés il y a quelques semaines à peine, le retour de la douceur me laisse aller à citer quelques vers de poésie burgonde évoquant le retour de températures accueillantes.
Dans l'écurie, la bonne humeur est partagée par toutes les cavalières croisées ici et là, affichant sourires et décontraction. Certes, je n'ai pas le souvenir de franches tensions entre mes diverses collègues, l'ambiance étant plutôt fraternelle, mais nous sentons tout de même poindre un degré de détente supplémentaire. D'autant que les chevaux semblent eux aussi gagnés par une certaine quiétude en étant tous choupis dans leurs boxes sans exception notoire.

Après ma dernière séance sur Hidalgo, j'écrivais alors qu'il ne me restait plus, parmi les chevaux du club, que Gipsy à étrenner.
Ce soir, c'est fait, mon nom y est associé pour la toute première fois.
Cela fait tout de même bizarre. En prenant l'habitude de monter ses voisins de box, j'avoue avoir longtemps négligé cette trotteuse baie, et ne me souviens pas être venue une seule fois la voir lui faire un câlin. J'ose espérer qu'elle ne m'en tiendra pas rigueur au moment du pansage.
Mais les chevaux semblent partager notre allégresse printanière, aucun accroc ne viendra troubler notre premier contact.
D'elle, je ne connais que ce que mes collègues ont bien voulu me faire partager. En particulier, je me souviens d'une cavalière se la voir attribuer la première fois qu'elle soit venue monter ici. Elle n'en gardât pas spécialement un souvenir impérissable, allant jusqu'à pester sur son caractère de trotteuse et constatant à chaque évolution qu'elle est aussi souple que ma première paire de rangers.
Mais bon, Gipsy, c'est une gentille, c'est l'essentiel et je reste impatient que nous partagions ensemble cette reprise en principe consacrée au saut.

Une fois pleinement équipés, nous partons donc en direction du manège et nous arrêtons proprement au milieu. Je ressangle fermement et m'apprête à régler les étriers à une longueur adéquate.
Sauf que... pas d'étriers sur la selle !
Je file dare-dare dans la sellerie en récupérer une paire et dépouille sans regret la selle de Granolat qui est au repos forcé après s'être ouvert un membre suite à un excès d'enthousiasme mal contrôlé.
Demi-tour droite, je suis à la porte du manège quand La Monitrice m’arrête dans mon élan, et me propose alors d'échanger en urgence Gipsy pour Mowara.
- Dis, tu ne m'en veux pas si je te donne à la place ta Pépète, hein ?
Demandé comme ça, comment voulez-vous refuser ? Je n'ai même pas eu la présence d'esprit de demander la raison du pourquoi, mais il est assez évident que les qualités de sauteuses sont nettement plus affirmées chez l'une que chez l'autre.

Par ailleurs, le nombre de chevaux habilités à sauter commence à devenir critique au club. Quick disparu, Solo et Rosire en période "joyeuse", Grano blessée, Don Nuevo, Esparade et Gulliver trop fatigués pour les barres, il ne reste plus grand monde et une bonne partie des cavalières présentes ce soir se voient associées à des poneys.

Bref, pendant que Gipsy échappe à la séance de travail, je selle en urgence la Mô est me présente dans la manège en ayant confirmation que nous allons sauter ce soir. Le dispositif est sensiblement identique à celui de la dernière fois et se présente ainsi :
- Un saut de puce le long du part-bottes à main droite à passer au trot.
- Large courbe au fond du manège pour prendre une diagonale et franchir un oxer au galop.
- Repasser au trot, et de nouveau large courbe par la gauche pour reprendre la piste, doubler plus loin dans la largeur et franchir un vertical monté sur plots.

Une fois les chevaux détendus, je laisser tomber ma polaire pour me retrouver en ticheurte pour la première fois de l'année. Ya bon.
En guise de hors-d’œuvre, la séance débute par le franchissement de l'oxer au trot. C'est précisément à ce moment précis que nous avons senti qu'il se passait quelque chose de spécial ce soir.
En règle générale, il n'est pas toujours simple de faire enchainer les couples sur les sauts, entre les hésitations et tergiversations diverses, il y a toujours des temps morts entre le passage de deux cavaliers.
Et pourtant ce soir, c'est d'une fluidité rare. Tout s'enchaine à grande vitesse, les cavaliers s'élancent avec une telle régularité que La Monitrice en est la première surprise. Cela se confirme par le même passage au galop, les mécanismes sont particulièrement bien huilés ce soir.
D'autant plus que la Mô me rappelle à son bon souvenir avec sa précision et sa franchise à l'obstacle, me faisant une fois de plus affirmer que c'est un jument qui donne vraiment l'impression d'être bon cavalier, et j'apprécie d'autant avec l'expérience glanée ses dernières semaines sur d'autres selles.
Belle bête tout de même.

Nous entamons alors le parcours en entier. Passage du saut de puce sans soucis, dans l'enthousiasme il me semble m'embrouiller dans le placement des aides, mais je finis par obtenir le galop demandé entre les deux obstacles. Pourtant, je sens un truc qui cloche en prenant le virage, sans trop savoir comment le définir, mais je me présente finalement face à l'oxer et l'efface en étant légèrement de travers, puis je viens franchir le dernier vertical placé plus loin dans la largeur.
- Daniel, tu n'as rien senti de bizarre dans ton saut, là ?
- Ben si... J'étais à faux, non ?
- Exactement ! Tu as du te sentir peu à l'aise dans le virage !
- Euh, oui...
- Voilà, quand tu as l'impression d'être de travers dans ta selle, c'est sûrement que tu galopes à faux !

J'en prends compte, et tâche de m'appliquer d'avantage sur le prochain passage, qui se déroule cette fois-ci sans le moindre accroc, en soignant mes trajectoires, prenant mon équilibre au bon moment et pensant à bien regarder loin derrière l'obstacle.
Je regrette à ce moment-là que personne ne soit présent pour filmer la scène, tellement j'ai l'impression d'être facile et bien synchro avec ma monture sur les barres. En observant mes camarades, je constate que cette même impression d'aisance est partagée par tous.
Seul Hableur, un grand poney avec une belle tête d'âne, en fait baver à sa cavalière par son peu d'appétence à l'effort. Je lui précise que c'est pas d'une cravache dont elle aurait besoin, mais plutôt d'un taser ! Hableur réussira même l'exploit de s'arrêter au milieu du saut de puce ! Bel exploit.

Le programme se déroulant à merveille, La Monitrice décide de corser l'affaire. D'abord en remontant la hauteur des obstacles, puis un transformant le dernier vertical en petit directionnel bicolore. Les gros plots cubiques sont collés l'un à l'autre formant un joli combo rouge et bleu bien étroit, et les barres sont placées de part et d'autre pour aider à la direction.
La Monitrice, contente de son coup, précise alors :
- Sur celui-ci, si vous ne mettez pas vos jambes, je vous promets que vos chevaux pileront devant !
Effectivement, quelques-uns marquent un refus, d'autres préfèrent franchir les barres sur le côté plutôt que les plots. Et quand mon tour arrive, je suis tellement obnubilé à mettre les jambes que j'en oublie de prendre mon équilibre dans le bon tempo. Je franchis tant bien que mal, emmène Georgette au passage, et termine donc ma reprise sur cette vilaine note. Grrr...

Je ne suis pas vraiment content sur le coup, mais l'impression globale laissée par tout le monde est largement positive, à tel point que La Monitrice n'hésite pas à déclarer d'être fière de notre prestation. Ça fait toujours plaisir.

Retour au box pour tout le monde, j'offre une tournée de cannelés bordelais vites engloutis devant le box de la pouliche née il y a quelques jours à peine qui fait déjà craquer toute l'assistance.

Ça sent vraiment le printemps.

mardi 20 mars 2012

Coup de soleil

Jeudi 08 mars 2012

Depuis la rentrée, c'est la panique sur les réseaux sociaux. Les derniers comptes-rendus font apparaitre des cavalières en souffrance à la suite de séances de mise en selle particulièrement gratinées orchestrées par des monitrices par ailleurs fort satisfaites de leurs méfaits.
Mais en 2012 après JC, l'une d'entre elles résiste encore à toujours à l'envahisseur et ne laisse pas aller à la facilité de la torture équestre dès la rentrée des vacances.
En fait si, mais c'est plus subtil...

Sur la feuille, c'est une grande première. Je monte Hidalgo ce soir, le seul cheval du club avec Gipsy avec lequel je n'avais encore jamais été associé. Bon, je ne compte pas Night dans le lot, qui est hors concours et uniquement réservée aux suicidaires. Peu de chances donc que je la monte un jour.

Hidalgo est un hongre alezan, plutôt petit par la taille et qui porte des fers montés à l'envers aux antérieurs pour soulager un léger syndrome naviculaire. Alors, mettons nous d'accord, un naviculaire, cela ne désigne par un individu qui voyage sur les fesses, mais l'inflammation plus ou moins prononcé d'un petit os situé dans le pied du cheval sensiblement au niveau du talon. Ce devait être précisé.

Je vais tout de même me rencarder sur le tempérament de la bête, mais les cavalières qui l'ont déjà expérimenté n'ont pas vraiment de vices à faire valoir, si ce n'est une tendance bien affirmée à craindre tout ce qui bouge, et encore plus tout ce qui ne bouge pas.

En selle, la monte se fait sans surprise. Hidalgo est un cheval d'expérience qui connait le boulot, sans vice ni vertu. Excepté que c'est un vilain suiveur, capable de continuer à marcher dans la trace du cheval précédent même après lui avoir fait un nœud avec l'encolure. Ça m'agace un poil.

Bon, pour le détendre correctement, je m'efforce à l'éloigner de ses petits camarades, il est ainsi beaucoup plus à l'écoute de mes demandes et se laisse conduire avec une certaine légèreté.

Une fois détendus aux trois allures, La Monitrice nous convoque pour nous faire la causerie du soir. Et cela commence par un simple mot, lentement décliné en trois syllabes distinctes :
- IM-PUL-SION.
Alors là, tout de suite, ça jette un froid, comme si nous en avions besoin. Grand blanc dans l'assistance, un long moment de silence pas même troublé par le vol d'une mouche encore engourdie par le froid hivernal. En insistant un peu et en interrogeant les cavaliers un à un, nous finissons par jeter quelques bribes de définition où il est question d'allure, d'engagement et de rebond.
- Voilà ! poursuit La Mono, quand vos chevaux sont dans l'impulsion, vous devez avoir l'impression de rebondir dans votre selle. Donc, vous allez les mettre à main droite, et essayer de leur insuffler de l'impulsion.
- Donc, pas mise en selle aujourd'hui ?
- Non, pas la peine, vous faites cinq à dix minutes de travail sans étriers à chaque séance. De la mise en selle, vous en faites tout le temps, pas la peine de dédier une reprise complète à ça !
Nous sentons poindre un léger vent de soulagement parmi les cavaliers, quand La Monitrice poursuit :
- Par contre, à partir de maintenant, c'est travail sans étrier !
Je me disais bien, aussi...

Bon, pour les premiers tours au pas, cela n'a rien de bien méchant. Nous nous concentrons sur la mise dans l'impulsion de nos montures, et je découvre ainsi de rôle fondamental du travail des hanches pour y arriver. C'est un peu comme si nous les poussions avec les fesses, même si, au pas, il n'est pas forcément évident de sentir le rebond de la bête.
Mais cet apéritif prend vite fin, et nous enchainons sur le travail au trot. Toujours dans l'impulsion, il nous reste quarante bonnes minutes à user les fond de culotte pour faire ainsi bosser nos chevaux, sur la piste ou sur des cercles, en les incurvant correctement bien entendu.

Les premières gouttes de transpiration apparaissent très rapidement, je ne suis pas sûr que ce soit les montures qui se fatiguent le plus dans l'histoire. Quand les premières dents commencent à se décoller, alors là oui, nous pouvons affirmer que nous sommes dans l'impulsion.

Ce qui ne n'empêche pas Hidalgo de rester sur le qui-vive, des fois qu'un ours ou une goutte d'eau viendrait subitement l'agresser. Pour le coup, je ne sais pas trop ce qui l'a pousser à faire un écart, sans doute une poussière dans l’œil, toujours est-il que je me retrouve soudainement accroché à son encolure, en train de lentement glisser sur le côté et inéluctablement attiré vers le sol. Je mets doucement pied à terre, en précisant que cela ne saurait compter comme une chute.
- On veut pas le savoir, GATEAUUUUUUUUUX !
Pfff, vilaines filles...

Nous redescendons de nos montures et les sortons du manège pour les ramener dans leurs casemates. En passant devant La Monitrice, je lui fais part d'un sentiment étrange.
- C'est marrant, j'ai l'impression d'avoir attrapé un coup de soleil sur les fesses, aujourd'hui...

Après un pansage en règle d'Hidalgo, je ressors de l'écurie en commençant à ressentir les efforts musculaires fournis ce soir.
Je ne serais pas étonné de me réveiller le lendemain matin avec les adducteurs qui se touchent...

lundi 19 mars 2012

Haute-Voltige

Jeudi 16 février 2012

J'y avais déjà fait allusion à plusieurs reprises, je souffre de graves antécédents d'origine aériennes. En particulier, j'aurais adoré éprouver le frisson de pouvoir évoluer aile contre aile à des vitesses frisant plusieurs centaines de kilomètres par heure et effectuer ainsi des figures de voltige aérienne tout en regardant les yeux de ses ailiers dans un ballet aérien dessinant dans le ciel de délicates volutes de fumée.
D'un autre côté, je ne suis pas certain qu'il serait très élégant de voir des chevaux évoluer ensemble en laissant échapper des panaches de fumée dans le manège... Mais bon, quand je cause équitation, j'ai la métaphore aérienne facile, quand bien même elle frise le rase-motte.

Bref, pour cette dernière reprise avant les vacances, vous avez deviné qu'il ne nous est pas proposé notre habituelle série de jeux, mais de prendre part à un carrousel improvisé. J'avais failli y participer en fin de saison dernière, mais une vilaine chute m'avait alors fait rater la séance à mon grand désespoir. Je suis donc d'autant plus heureux d'y participer ce soir !

La Monitrice se joint à nous pour l'occasion, nous permettant d'atteindre un nombre pair de cavaliers. Deux lignes sont alors formées côte-à-côté, et je suis associé avec Lyne monté sur son grand noir de Quartz. Les vieux avec les vieux, en quelque sorte...

La reprise démarre tranquillement au pas. Nous faisons quelques tours aux deux mains pour nous mettre dans l'ambiance et je tâche dès le début de rester synchro avec mon ailier en surveillant sa position en permanence en régulant l'allure de ma monture en conséquence.
Ensuite, doubler dans la longueur, nous opérons au bout une première séparation, chaque colonne tournant à sa main afin de dessiner un joli cœur, et le troupe se reforme au centre du manège.
Nous inaugurons d'autres figures sympathiques, croisements, hanches en dedans le long du part-bottes, et, plus amusant, à côté de son vis-à-vis, mettant ainsi nos montures respectives têtes contre têtes tel des amoureux transis. C'est mignon.

La Monitrice enchaine :
- Et maintenant, vous prenez la diagonale, et cession à la jambe !
- Hein ? reprennent en cœur quelques cavaliers néophytes dont je fais partie.
- Bon, pour ceux et celles qui ne savant pas ce que c'est, c'est comme une hanch' en d'dans, mais sur quatre pistes. En gros, vous faites marcher vos chevaux en crabe.
- Ah d'accord !

Mais finalement, ça se fait plutôt bien. Ma monture du soir, Jour, se montre plutôt volontaire à cet exercice qui m'a toujours impressionné la rétine en temps que spectateur, et je n'imaginais pas inaugurer cette nouveauté lors d'une séance de carrousel !

Enfin, nous entamons les choses sérieuses au moment de lancer nos montures au trot. Le bon ordre aperçu jusque là ne tarde pas à voler en éclat. Même en gardant un œil attentif sur Quartz, la carrousel se transforme petit à petit en gros bazar où il devient difficile de retrouver un semblant d'organisation. L'un étant en avance, l'autre en retard, ces petits désagréments allant en s'amplifiant au fur et à mesure de l'avancée des figures. Et à l'hilarité générale, je dois dire !

En peaufinant quelques réglages, nous tâchons tout de même de réaliser quelques tracés un peu plus propres et réguliers, et nous mesurons alors toute la difficulté et le travail nécessaire pour mettre sur pied un carrousel qui tienne la route. Chapeau aux spécialistes.

Et cette heure qui passe trop vite... Nous atteignons déjà la fin de la reprise, cela nous a fait bien plaisir de troquer les jeux pour cette agréable séance d'équitation en équipe. Pas une minute d'ennui, une bonne humeur de tous les instants, un vrai travail technique formant une sorte de synthèse des cours de dressage des précédentes semaines, les cavaliers quittent l'écurie avec le sourire aux lèvres.

Plus que trois semaines à attendre pour se retrouver, snif, snif...

jeudi 8 mars 2012

Poussières

Jeudi 09 février 2012

Poussière, tu retourneras poussière. Cette inspiration biblique n'est pas pour faire part du sort funeste de l'un de nos cavaliers, mais pour souligner les étranges conséquences de la vague de froid qui continue de plonger le pays sous des températures largement négatives. En particulier, en empêchant tout arrosage du sol des manèges, tout cheval venant y fouler le sable fait soulever un intense nuage de poussière qui vient envelopper les cavaliers dès que l'allure s'accélère un poil.
J'ai ainsi pu observer le phénomène le dimanche précédent cette reprise, ce brouillard épais empêchant quasiment de discerner les lettres situées à l'autre bout du manège. Les moniteurs portent des masquent de chirurgien et, à l'issue des cours, l'ensemble des protagonistes ressort avec une belle uniformité de couleur ocre me laissant à penser que si la nuit tous les chats sont gris, le jour tous les cavaliers sont jaunes.
En tout cas, ce soir, ils sont tous congelés, ainsi regroupés au sein du bureau où l'une des monitrices maison serre le radiateur tel le Saint-Graal comme si sa vie en dépendait.
Sur la fiche du jour, j'ai la surprise d'être associé pour la première fois depuis longtemps à ce grand bai d'Esparade.
- Ah tiens, ça faisait longtemps, me dis-je en me tournant vers La Monitrice.
- A ce propos, il faut lui remettre le gogue !
- Le gogue ? Jamais installé ce truc-là... J'aurais sans doute besoin d'un petit coup de main.
- Rien du tout, tu te débrouilles !
Marionnette, que j'ai un peu dépanné la dernière fois, se propose de me servir de guide, mais je relève le défi de La Monitrice et refuse poliment la main tendue.
Et puis, on a sa fierté, hein...

Pour aller me plonger dans le smog avec mes collègues, je suis donc accompagné du grand Esparade, dont la mauvaise volonté à se laisser manipuler dans son box commence à devenir légendaire. Ceci dit, ayant réussi avec une certain succès à dépanner Marionnette il n'y a pas si longtemps, je suis intimement persuadé que le grand bai saura se rappeler à qui il a affaire au moment où je pénètrerai dans son antre.
Ben non. Môssieur recommence à faire son difficile, coucher les oreilles, lever la tête et présenter les fesses, il est manifestement de mauvaise humeur une fois encore. Je fronce les sourcil, et commence à gronder la bête en la regardant méchamment. Qu'elle le veuille ou non, elle l'aura, son coup de brosse.
Mais en approchant de la croupe, Esparade fait mine de balancer un coup de postérieur une première fois, puis une seconde quelques secondes plus tard. Cette fois-ci, c'en est trop. Action, réaction, je me rapproche de sa tronche et lui colle sa baffe.
Enfin, "baffe", c'est un bien grand mot. Plus précisément, je viens lui pincer la joue et lui hurlant quelques noms d'oiseaux bien sentis. Il semble surpris de ma réaction, et un coup d’œil à son regard et ses oreilles me confirme qu'il semble revenu à de meilleurs intentions. Je lui adresse une caresse sur le chanfrein, pour vérifier qu'il soit effectivement redevenu paisible et surtout pour mettre fin à ce petit différent.
Je commence à comprendre Marionnette quand elle me signifiait avoir une confiance modérée dans l'engin. Je ressors du box un instant pour lui en causer un brin.
- Euh, Marionnette !
- Daniel, tu m'appelles ?
- Ouaip. Tu avais raison, Esparade, il teste !

Le calme revenu, j'équipe le cheval, en ayant une pointe de regret d'avoir décliné toute aide au moment d'installer le gogue dont les fils forment une magnifique toile d'araignée inextricable. Marionnette finira tout de même me sortir d'affaire en me remettant les fils à l'endroit, qu'elle en soit remerciée !

Le reste de la reprise est du grand classique. Incurvations, hanches en dedans, travail sur des cercles, toute la panoplie de dressage classique y passe avec un Esparade qui se prête à l'exercice avec bonne grâce, en total contraste avec son comportement de rebelle manifesté quelques instants plus tôt.
De toute façon, vue que l'on ne voit pas à deux mètres devant soi, la tentation de faire le con devait certainement être franchement réduite.
Mais le grand évènement de la soirée, c'est avant tout la présence inédite de Night en reprise, la jument frappadingue que seule une poignée d'élus est autorisé à monter. A cet occasion, c'est Top Gun qui s'y colle, façon de justifier quelque part le blase que je l'ai affublé à juste raison.

Il aura fallu à l'issue de la reprise de longues minutes de tapotement pour chasser la poussière et refaire apparaître la belle couleur bleu marine orangée de ma polaire d'hiver.
- Réveille toi, Blondin. Voilà des soldats !
- Bleus ou gris ?
- Ils sont gris, comme nous ! Confédérés ! On va les saluer et après on se tire. Hourrah! Hourrah! Vive la confédération, vive les Sudistes ! Et mort aux Nordistes, ces salauds ! Et vive le Général... Comment il s’appelle ?
- Lee...
- Le Général Lee ! Dieu est avec nous, parce que lui non plus il aime pas les Yankees !
- Dieu n’est pas avec nous, et il déteste les corniauds de ton genre...

Ouin, ouin, ouin...

mercredi 8 février 2012

Le chaud et le froid

Jeudi 02 février 2012

Bon, je l'avoue, le titre était facile à trouver. Le "froid" fait évidemment référence à la vague glacière qui submerge actuellement l'intégralité du pays, nous faisant ainsi monter par des températures avoisinant les -10°C.

Je me demandais ainsi combien de cavaliers oseraient braver ce froid polaire pour venir monter ce soir, mais la bonne surprise est qu'il y a finalement assez peu de désistements, là où l'année dernière nous nous serions sans doute retrouvés à trois clampins avec La Monitrice au milieu. Mes collègues sont donc plutôt courageuses aujourd'hui.

En entrant dans le bureau, cavaliers, monitrices et même les chiens du club sont agglutinés autour du radiateur électrique. La Mono, qui est sur le point d'animer la reprise précédent la mienne, me propose de venir l'aider à mettre en place les obstacles prévus pour sa séance. Ma foi, soulever des barres par ce froid-là ne pourra pas me faire du mal.
Je jette auparavant un coup d’œil à la feuille d'affectation pour me voir, après de multiples ratures, associé une nouvelle fois à Jour. Je ne suis pas mécontent.
En vertu du principe d'une séance de saut toutes les trois semaines, ce devrait normalement tomber ce soir, mais la liste des chevaux proposés aux cavaliers ne va pas vraiment dans ce sens...

Je rejoins La Monitrice dans le manège, et commence à mettre en place barres et chandeliers aux emplacements prévus. Mais d'un coup, La Mono s'arrête un instant, fait mine de réfléchir, se retourne vers moi et me demande alors à quand remonte notre dernière séance de saut. Je lui réponds avec certitude qu'elle a eu lieu il y a trois semaines exactement, et envoie alors quelqu'un chercher la feuille pour y appliquer quelques ajustements.
Donc, ce soir, nous sautons.

Au jeu des chaises musicales, j'échange Jour contre Solo. En d'autres circonstances, j'aurais sans doute bondi de joie, mais tenant compte du caractère parfois fantasque de la bête et du thermomètre qui vient de se casser par le bas, je redoute qu'elle ne soit passablement excitée une fois lancée dans le manège.

Ce n'est d'ailleurs pas propre à Solo. Quelque-soit le cavalier rentrant dans l'enceinte avec son cheval en main, tous manifestent des élans de nervosité marquée et ne tiennent plus en place dès que l'un ou l'autre entend une mouche péter. Ils sursautent, se défendent ou tirent sur les rênes, de façon parfois assez appuyée. Pour une fois, ce soir, Solo, je le sens moyen...

La Monitrice, ne voulant pas laisser les montures gamberger dans le froid, nous propose de les mettre de suite au trot. Comme je le pressentais, Solo fait son anguille et devient difficilement gérable. Il ne répond à rien, part dans tous les sens, de travers, de côté, en arrière et à toutes les allures sauf bien sûr celle demandée.
D'un coup, il décide de lui-même de partir au petit galop. Sur l'instant, j'ai eu un petit moment d'hésitation. Il semble à peu près en ordre à cette allure et me demande un court instant s'il ne faudrait pas justement le laisser se détendre tranquillement ainsi. Mais en tant que bon cavalier obéissant, je l'arrête, et l'incite à prendre le trot.
C'est alors qu'il tourne brutalement à 90° par la gauche et se met à charger l'obstacle situé juste devant son nez. Je m'accroche comme je peux, mais peu préparé à ce saut improvisé, l'équilibre à la réception devient précaire et l'Anguille refait à l'issue un nouvel écart qui achève de me foutre par terre. La fesse droite éclate au passage et les mollets déclarent de sympathiques petites crampes.

La Monitrice a bien saisi que je ne m'en sortirais pas ce soir. Elle me confie Granolat à la place et monte elle-même en selle sur Solo pour aller tâter de la bête. Elle nous ressort alors sa panoplie d'Altesse Royale face à cette bestiole peu commode. Elle en bave les premières minutes, insiste, fait travailler le bestiau, et à force de persévérance, réussit à le remettre d'aplomb et finira même par lui faire sauter quelques barres proprement.

Car les obstacles installés précédemment par ma pomme sont toujours en place. D'abord un croisillon sur la piste, suivi par un large virage au fond du manège pour aller chercher la diagonale au milieu de laquelle se retrouve un vertical. Puis de nouveau un large demi-cercle pour passer un double disposé sur la piste à l'autre longueur.

Entretemps, Granolat, effrayée par je ne sais quoi, renvoie la balle de ping-pong servie par Solo en me faisant mordre la poussière une seconde fois. Une fois à terre, il me vient à l'esprit cet amusant dessin précisant que les chevaux n'ont finalement peur que de deux choses : celles qui bougent, et celles qui ne bougent pas...

A passer au trot, je me lance en premier pour enchainer les deux premiers obstacles. Quelques mètres avant le croisillon, Granolat prend deux foulées de galop non programmées et passe ainsi ce premier saut. J'ai un peu de mal à réduire à l'allure inférieure d'avant d'aborder le vertical dans la diagonale. La Monitrice n'est pas très satisfaite de mon manque de contrôle, et me demande pour la suite de rester impérativement au trot.
Je m’exécute donc, mais cette fois-ci dans l'excès inverse. Trop accroché à la bouche de peur qu'elle ne prenne le galop, la bête reste effectivement au trot, mais à une allure désespérément lente me faisant friser le refus. Nouvelle remarque de La Monitrice qui me demander quelques ajustements sérieux...
Troisième passage, je décide de me grandir et de me faire plus léger avec la main. Hors de question de tirer sur le mors, je pianote délicatement sur les rênes dès que je sens Grano vouloir prendre une allure un peu trop soutenue.
Et ben voilà, ça passe nickel, propre et fluide à la fois ! Un parcours enfin réalisé de façon satisfaisante, cela ne m'était pas arrivé depuis longtemps.

Enfin, dernier passage au petit galop à l'autre main, mais sans passer par la diagonale. Les bonnes dispositions entre-aperçues précédemment se confirment à ma grande satisfaction. Voilà une séance bien positive !

Entre temps, La Mono a continué de faire bosser Solo, déjà pour ne pas le refroidir, ensuite pour le faire travailler sur l'obstacle tout en nous montrant les exercices à effectuer. Il n'allait là pas échapper à sa séance de taf' aussi facilement... Et là, je suis vraiment admiratif. Franchement jaloux même. Ce qui vient d'obtenir La Monitrice avec l'Anguille, j'aurais tellement voulu le faire moi-même. Arriver à tenir la bête et le remettre dans le bon chemin.
Je mesure ainsi mes limites personnelles et le long travail à effectuer pour gagner l'expérience nécessaire à la gestion de ce genre de chevaux délicats. Du coup, j'ai un peu peur que La Monitrice ne me le redonne pas de sitôt car j'ai l'étrange impression d'avoir déçu...

En même temps, en comparant ma prestation sur cette même Granolat il y a trois semaines de ça, les progrès furent nettement sensibles. Tant dans l'attitude de la monture que dans celle du cavalier, le bilan de la séance est largement positif et je reçois même quelques félicitations de collègues.

En descendant de la selle, au contact du sol, je fais un petit "ouch" en sentant le sympathique hématome poindre sous la fesse. C'est étonnant comme finalement une selle peut paraître confortable une que l'on en est descendu !

Mais que j'ai hâte de remonter sur l'Anguille pour une petite revanche...

vendredi 3 février 2012

Groom service

Jeudi 26 janvier 2012

Bon. Ayant suivi à la lettre les recommandations de La Monitrice préconisant de faire de l'exercice physique, j'ai poussé le bouchon tellement loin (bien involontairement, ceci dit) que j'en ai développé une magnifique tendinite me faisant rater la reprise du 19 janvier.
Groumpf.

Retour donc au centre équestre après cette petite coupure. Au menu du soir, je retrouve Jour après le faux départ donné il y a quelques semaines. Un changement de dernière minute m'avait alors privé d'une première association avec cette petite jument, qui de toute façon n'avait pas l'air très contente de m'accueillir. Bah, ce sera l'occasion de repartir vers de nouvelles bases et reprendre à zéro un début de relation qui était fort mal parti.

Après quelques mètres en direction de son box, je surprends Marionnette en train curer les pieds de Rosire. Ce dernier ayant tendance à devenir un peu couillon depuis quelques temps, je ne cache pas mon étonnement face à cette association inédite.
- Tiens ? Tu montes Rosire ce soir ?
- Du tout, mais je dois le préparer ainsi qu'Hidalgo pour Yoh et Topgun qui rattrapent un cours en ce moment même. En fait, ce soir, je monte Esparade, mais il me fait la tête encore, il ne veut pas se laisser panser...
- Ah, bon allons voir ça !
Je bombe le torse, prends mon air le plus décidé et ramasse une brosse afin de montrer à ce grand échalas à qui il a à faire. A la porte du box, il n'a pas l'air spécialement content de me voir. Je l'appelle tout de même par son p'tit nom histoire d'attirer un peu son attention, et une fois qu'il a bien intégré que j'allais m'occuper de lui sérieusement, je rentre dans sa casemate et attend qu'il vienne de lui-même me renifler de la tête au pied. Je lui rend la politesse agrémentée de quelques caresses accompagnées d'une voie douce et commence à le brosser d'un côté, puis de l'autre.
Je m'assure enfin qu'il donne correctement le pied, et propose donc à Marionnette de venir prendre le relais en précisant qu'il me semblait à point.
Sur le coup, il me semble l'avoir drôlement impressionné, la jeune fille ! Au point qu'elle me propose d'aller m'occuper de Rosire qui ne semblait, pas plus qu'Esparade, vouloir lui accorder sa sympathie.

Bon, Jour attendra, je quitte donc Esparade pour me diriger vers l'autre grand bai et lui applique les premiers soins avec tout autant de facilités. Une fois cette tâche effectuée, je compte bien me consacrer à ma monture du jour, si j'ose dire, quand Marionette, désespérée, m'appelle une nouvelle fois au secours !
- Daniel, il faut que tu m'aides, il ne veut vraiment rien savoir, Esparade, je n'arrive pas à lui curer les pieds !
- Oké, passe moi l'outil, je vais m'en occuper !
Sous son regard admiratif, je décrotte proprement les pattes de la bête et aide ensuite à le seller. Une fois ma bonne action terminée, je me dirige à nouveau vers le box de Jour avec la ferme intention de pouvoir commencer enfin notre tête-à-tête.

Sauf que Lagazelle, arrivée entre temps, se met elle aussi à crier à l'aide devant ses difficultés à prendre les pieds de Gulliver, manifestement rétif lui aussi !
De bonne grâce, je propose de m'y coller, et en deux temps trois mouvements, Gulli retrouve des pieds tout neuf sans sourciller. A la sortie du box, je suis tout fier de pouvoir annoncer ainsi :
- C'est officiel, je suis désormais un chuchoteur confirmé !
- Hé, ho, n'exagère pas trop non plus ! semblent dire en cœur l'assistance passablement médusée, mais reconnaissante.
Assurément, un grand moment jouissif de petite peste de centre équestre.
Je termine enfin en demandant, un peu moqueur, si personne d'autre n'aurait besoin de mes services, mais il semblerait que j'ai la voie libre pour enfin aller prendre en compte ma petite jument alezane.

Les choses ne sont pas gagnées pour autant. Si ses collègues m'ont laissé tout loisir de parader devant les cavalières présentes, Jour ne semble pas du tout encline à se laisser dompter aussi facilement. Elle fait semblant de m'ignorer, et les quelques fois où elle tourne sa tête vers ma pomme, c'est pour bien me montrer ses belles oreilles plaquées sur son encolure, façon explicite de me démontrer que la patronne, c'est elle.
D'accord, mademoiselle est une pisseuse. Trouvons une autre stratégie.

D'abord, ne pas se laisser impressionner. Elle ne veut pas me voir, je reste à sa porte en continuant à lui parler, d'abord fermement, dans le but de capter son attention. Au bout d'un moment, j'obtiens une petite victoire : Jour décolle enfin une oreille de son encolure ! Je la félicite, me fais la voix plus douce et l'encourage à persévérer dans cette voie.
Seconde victoire, cette fois-ci elle tourne carrément une oreille de mon côté ! Elle semble désormais un peu plus à mon écoute. J'en profite alors pour ouvrir la porte de son box, me présenter à l'entrée, et attend qu'elle vienne prendre connaissance de cet étrange gugusse qui lui casse les pieds depuis cinq bonnes minutes.
Elle commence à me renifler, c'est plutôt bon signe, et je peux enfin lui flatter l'encolure avec une certaine tendresse. Il semble enfin qu'elle ait acceptée que nous soyons associé pour ce soir !
Mine de rien, c'est une belle satisfaction personnelle.

Le reste du pansage et de l'équipement se passera sans plus de soucis, et je m'apprête à quitter l'écurie quand je vois une cavalière revenir avec Itis en main, orné d'une tresse en damier absolument magnifique qui me laisse béat d'admiration.
- Mais... Qui c'est qui lui a fait cette merveille ? je demande alors.
- C'est Yoh, qui l'a monté à la reprise précédente.
Là, elle marque un sérieux point. Moi qui pensait attirer l'attention de la faune cavalière avec mes pseudo talents de chuchoteur, me voilà distancé de plusieurs kilomètres.
Les choses n'ont resteront pas là, faites-moi confiance.

Une fois dans le manège, j'en profite tout de même pour la féliciter pour son travail, c'était bien le moindre que je puisse faire.
Pour le reste, c'était une reprise de dressage axée sur l'incurvation et le travail des hanches en dedans. A la différence près qu'il s'agissait d’exécuter l'exercice dans la longueur au milieu du manège plutôt que sur la piste, bien guidé par le pare-bottes.
Pour m'aider à affiner ma technique, La Monitrice me prodigue de précieux conseils sur la façon de "soutenir" avec la main intérieur afin de mieux contrôler les épaules et dessiner des cercles de façon précise. C'est une astuce des plus intéressantes, j'ai vraiment l'impression d'obtenir des résultats plus aisément qu'auparavant.
Ne reste plus qu'à affiner et automatiser le geste, et je pense arriver à gagner beaucoup de finesse dans le guidage de mes montures.

Une séance au final très instructive sur une jument tout à fait disposée à donner le meilleure d'elle-même, à condition de faire les présentations dans les formes !

Retour aux boxes, et remise en condition de la bête sans surprise. Enfin, pas tout à fait...
La surprise est en fait pour Yoh, qui a le bonheur de constater que la cavalière qui a rentré précédemment Itis n'a pas pris soin de lui défaire la crinière - passe encore - mais a surtout eu la délicatesse de laisser la boite de pansage dans le box au grand bonheur du cheval qui s'est fait un plaisir de la démonter méticuleusement en éparpillant l’intégralité du contenu aux quatre coins de son logis.
Yoh semble s'être fait une nouvelle copine dans l'affaire...

Nous nous mettons à trois pour tâcher de retrouver les éléments qui composaient le contenu de la boite, et constatons avec dépit qu'un peigne manque à l'appel... Nous comprenons ainsi ce qu'est de chercher une objet métallique dans un tas de foin.
Pour achever de jouer les bons samaritains, j'aide Yoh et retirer les nombreux élastiques de la crinière, en lui confirmant qu'elle a vraiment pris une longueur d'avance en matière de coiffure équestre.

Mais que je ne comptais pas me laisser faire aussi facilement...

mardi 31 janvier 2012

Poids et haltères

Jeudi 12 janvier 2012

Quand on a tendance à oublier que l'équitation est une activité sportive à part entière nécessitant une condition physique adaptée, il y a risque de se heurter alors à quelques graves déconvenues équestres.

Arrivant passablement fatigué au centre équestre après avoir passé deux journées à manipuler quelques tonnes de dalles gravillonnées et enchainé plusieurs nuits trop courtes à chasser le pixel, je pensais naïvement que j'allais comme d'habitude dérouler ma partition comme du Mozart, car après tout, n'oublions pas que c'est le cheval qui porte.
Grave erreur...

Et pourtant, j'arrive comme à l'accoutumée dans le manège la fleur au fusil, persuadé que la fatigue passagère n'aura en aucune façon prise sur ma prestation du soir. La séance de saut s'annonce des plus intéressantes et Granolat, la monture avec laquelle je m'associe pour l'occasion, est une jument agréable en reprise que j'ai toujours apprécié les rares fois où elle me fut attribuée.
Pour une séance de saut, c'est en tout cas une première. D'ailleurs, La Monitrice semble, comme cela lui arrive parfois, elle-même surprise par ce choix inhabituel.
- Tiens ? Je t'ai donné Granolat ce soir ?
Ce qui pourrait se traduire par quelque-chose dans le genre :
- Je ne t'ai pas refilé Solo, quelle vilaine Monitrice je fais.
Bah, mettons aussi cette confusion sous le signe de la fatigue après une longue journée de labeur !

Durant la détente, nous nous efforçons à travailler en équilibre à toutes les allures. Jusqu'ici, tout va bien. Seule Lagazelle, cavalière qu'un rien n'effraie, semble fort impressionnée à la vue du saut de puce que termine d'installer La Monitrice dans la diagonale.
Nous avons beau être rassurant et lui expliquer que sa jument Mowara passe tous les obstacles avec une belle assurance, son visage n'en finit pas de se décomposer au fur et à mesure que s'approche le moment fatidique d'aller le franchir.

Comme souvent, lors de mes séances d'obstacle, j'ai besoin d'un premier saut pour me mettre en confiance, où je suis d'avantage concentré à rester en place qu'à soigner les allures et les trajectoires.
A l'issue du saut de puce, il s'agit de poursuivre jusqu'au coin du manège, suivre la largeur pour aller prendre l'autre diagonale au milieu de laquelle trône un vertical. Un petit parcours en forme de huit, quoi !
Ce premier passage est très imparfait, mais je ne doute pas que les suivants seront autrement plus propres.

Mais au fur et à mesure des passages, durant lesquels les barres s'élèvent petit à petit, j'ai comme l'étrange impression de perdre le contrôle de la bête. J'ai de plus en plus de mal à maintenir une impulsion correcte, et Granolat finit par me gratifier d'un magnifique refus qui m'envoie promptement sur l'encolure, ma tête finissant entre ses deux oreilles. Position des plus inconfortable, mais particulièrement pratique si j'avais eu quelque chose à lui murmurer.

Le temps que je recale mes fesses dans la selle, La Monitrice vient m'expliquer à quel point je semble plié en deux et que mon manque d'énergie est flagrant, ce qui se transmet naturellement à la bête qui comprend qu'il n'y plus vraiment de contrôle là-haut. Elle rajoute, ironiquement, qu'il serait peut-être bienvenue de faire quelques exercices de musculation dans la semaine pour me remettre d'aplomb !
Oui, bon, d'accord, c'est vexant, mais je dois avouer que je l'ai bien cherché...

La Mono, bien décidée à me faire travailler ce soir, me renvoie donc enchainer les huit à toutes les allures. J'ai bien dû effectué quatre on cinq parcours à la suite en ayant l'impression de me battre à chaque instant, à chaque virage, à chaque changement d'allure et à chaque obstacle.
A l'issue, je suis totalement épuisé, haletant et le souffle coupé comme si je revenais d'une course de 400m. Et tout ça, sans même avoir l'impression d'avoir réaliser un seul enchainement correct, et avec toute l'énergie d'un spaghetti trop cuit.

Entre temps, c'était couru d'avance, Lagazelle prend sa gamelle, ce qui laisse un répit supplémentaire pour reprendre mon souffle...

Je ressors de cette séance passablement frustré, avec cette nette impression d'être passé complétement à côté. Mais ce soir, la leçon d'équitation était ailleurs. Pour avoir définitivement appris que monter à cheval demande toute l'attention physique et morale du cavalier, et qu'il ne peut se permettre d'aborder la discipline sans un minimum de condition physique.

Voilà de quoi cogiter quelques temps...

samedi 7 janvier 2012

Pipelette

Jeudi 05 janvier 2012

Pour cette reprise de rentrée qui suit cette longue parenthèse de vacances de Noël, je me découvre de nouvelles qualités équestres insoupçonnées. Toutes bien sûr aussi indispensables les unes que les autres, du moins, dans l'optique de renforcer mon statut de petite peste de centre équestre, seul salut connu pour accéder à la droite de Dieu, La Monitrice, l’Étalon Noir, Veronica Di Angelo.

Pour cela, il me faut bien sûr une monture à ma hauteur. En jetant un coup d’œil à la feuille d'affectation, le nombre de ratures et de petites flèches diverses laisse indiquer que la liste ne fut pas si simple à établir pour La Monitrice. Et à ce petit jeu de chaises musicales, je me retrouve affecté à Jour, de son nom complet Jour de Veine. C'est mignon.
Une jolie jument alezane de taille moyenne que je n'avais encore jamais eu l'occasion de fréquenter. Dans son box, elle reste une des rares montures à n'avoir pas encore été tondue, lui laissant un joli poil soyeux et doux comme une peluche passée à la Soupline.

Avant de pénétrer à l'intérieur, je tâche de faire preuve d'un minimum de tact en essayant d'attirer son attention afin que nous fassions un minimum connaissance tous les deux. Elle jette un bref coup d’œil dans ma direction avant de retourner derechef à ses occupations. Pas gagné...
Bon, je rentre tout de même à l'intérieur de son cube en ayant toutefois l'impression de ne pas y être réellement invité. Si ça ne marche pas à la voix, on va essayer à la grattouille.
Je viens donc flatter son encolure accompagné de nombreuses paroles sirupeuses, en lui expliquant à quelle point elle est mignonne, avec un poil tout doux, et que nous allons passer un chouette moment ensemble dans le manège tous les deux.
Ben non. Tout ce que je gagne, c'est qu'elle me tourne les fesses avec dédain en émettant divers grognements peu amicaux. Ça commence mal...

Mais selon le grand principe de la feuille raturée, une affectation n'est jamais définitive tant que le cavalier n'est pas rentré pleinement dans le manège avec sa monture. Et la providence vient me délivrer de ce mauvais pas : une amie de La Monitrice vient m'aborder dans le box de Jour et m'informe que non, ce soir je ne monterai pas cette jument mal lunée, mais le bienheureux Solo !
Ah ! Au revoir la pisseuse, bonjour l'Anguille !

Comme de plus, en pénétrant dans l'écurie je ne m'étais pas privé de lui grattouiller abondamment tout ce qui pouvait dépasser de sa porte, il ne fut pas mécontent de me voir revenir avec une double dose.
Hop, je l'affuble aussitôt du nouveau tapis orange qui devrait m'accompagner tout cet hiver. Je suis soulagé de constater que ça ne lui va pas si mal, mais sur un cheval gris, c'est tout de même difficile de se tromper.

Une fois tout le monde équipé, en rentrant dans la manège, La Monitrice s'adresse à la troupe :
- Bon, j'ai fait quelques changements de dernière minute, j'espère que vous ne m'en voudrez pas...
- Nan nan, je lui réponds avec un sourire en coin.
- Oui, toi Daniel, ça ne m'étonne pas !

Toutefois, il ne suffit pas de parader avec le P'tit Gris devant ses collègues, il va falloir maintenant assurer un brin. Et connaissant le caractère de la bête, ce n'est pas gagné d'avance. Lors de notre précédente association, je me souviens que la direction de l'engin était parfois fantaisiste et pouvait réserver quelques mauvaises surprises.

Ceci dit, le programme promet d'être tranquille ce soir. Je m'attendais à une séance de mise en selle gratinée, mais les chevaux reviennent eux aussi de deux semaines de vacances tranquilles et La Monitrice souhaiterait y aller mollo pour cette reprise. Ce sera donc incurvation pour tout le monde...

Dès le départ, l’Anguille est toujours aussi volontaire , et je dois donc le canaliser que ce soit au pas comme au trot pour ne pas le laisser s'enflammer.
Au moment d'attaquer les exercices d'incurvation, je me souviens d'un truc que j'ai pu lire à ce sujet il y a quelques temps. A savoir que pour obtenir un joli pli d'encolure il ne suffit pas de mettre en place une belle rêne d'ouverture côté intérieur, mais qu'il fortement recommandé de laisser filer un peu la main du côté extérieure. Ce qui est finalement assez logique : on ne peut tirer d'un côté sans laisser filer de l'autre, auquel cas le cheval se retrouve inévitablement coincé.

Et bien, dans le cas de Solo, cela a des effets extraordinaires. Il se pilote même simplement avec la main extérieure, sans même avoir à écarter la main de l'autre côté ! C'en est carrément magique.
Bon, l'incurvation n'est pas parfaite, il faut tout de même placer les aides dans les règles de l'art, mais au moins ça tourne de façon précise ! Pas de soucis pour le garder sur un cercle et alterner aux deux mains. Royal.

Je profite d'une courte pause pour échanger mes impressions avec Lyne, la maman de Quartz, le grand cheval noir qui semble lui aussi particulièrement sage ce soir. Et qu'ils sont beaux nos chevaux, et patati et patata, et ça discute pendant de longues minutes. A regret, je finis tout de même par nous rappeler à nos devoirs
- Euh, Lyne, je crois que nous devrions y retourner, La Monitrice commence à nous regarder de travers !

Nous retournons au boulot, et après un ou deux cercles supplémentaires, Flo remarque mon nouveau tapis qui affuble si joliment l'Anguille.
- Ben oui, j'avais des envies d'orange, donc pour l'hiver j'ai adapté la garde-robe !
- Je vois... Et pour l'automne, c'est rouge, c'est ça ?
- Voilà. Et pour le printemps, je me mettrais en blanc.
- D'accord... Et pour l'été ?
- Ah, l'été, c'est rouge, mais avec pantalon beige. Ça va bien ensemble, et le noir en plein soleil, ce n'est pas l'idéal...
- Donc, tu as trois tapis, c'est ça ?
- Oui, il faut bien ça ! Mais je n'ai pas poussé le vice jusqu'à y broder mon nom, hein...
La Monitrice nous interrompt...
- Hé, ho ! Qu'est-ce que vous fichez tous les deux !!

Okay, on y retourne encore une fois. Je repars pour un petit tour et j'engage la conversation avec Maricha à propos de je ne sais plus quoi, des robes de nos chevaux respectifs il me semble. Et patati et patata, c'est reparti pour une séance de causette, en profitant du fait que La Mono effectuait en parallèle une petite démonstration de tenue de rênes.

C'est à ce moment-là que j'ai perdu Solo. Sans doute lassé de ces moments d'inactivité incessants, l'Anguille décide alors qu'il ne ferait plus rien de la soirée. Plus moyen de la mettre sur la piste, plus moyen de le mettre sur un cercle, et quand La Monitrice a demandé un départ au galop, j'avais l'air bien couillon. Tout juste le P'tit Gris me fera l'offrande de deux petits départs à faux qui n'auront pas échappés au regard attentif de La Mono.
Pris par la patrouille...

Dommage. Solo aurait été sage toute la soirée, mais ce dernier quart-d'heure aura été de trop pour lui. Je n'ose imaginer qu'il n'ait pas supporté plus longtemps ces insupportables bavardages...

Bref, retour aux boxes et direction le bureau où Lyne nous offre une succulente tarte aux pommes obtenue grâce au bonus chute des reprises précédentes. Nous en profitons pour trinquer à la nouvelle année.

Sur un joli P'tit Gris rigolo, cela commence finalement plutôt pas mal.

jeudi 5 janvier 2012

[Recette] Les cookies

Parce-qu'un bon cavalier, dès qu'il a chu, se doit d'apporter un lot de pâtisseries à ses collègues de reprise dès la semaine suivante, j'ai donc dû me mettre au fourneau plus souvent que je ne l'aurais espéré. Je vous mets donc mes recettes préférées en commençant par la plus simple à réaliser, à savoir les cookies.

Ingrédients, pour une trentaine de cookies :
-> 125g de beurre
-> 150g de sucre roux
-> 180g de farine
-> un œuf
-> un demi sachet de levure
-> de la garniture au choix : noix de pécan, pépites de chocolat, éclats de pistaches ou de pralines, amandes effilées, etc...

Préparation :
-> Faire doucement ramollir le beurre à la casserole à feux très doux.
-> Dans un récipient à part, mélanger le sucre et l’œuf énergiquement.
-> Une fois le beurre fondu, le verser dans le mélange sucre + œuf.
-> Rajouter doucement la farine et la levure et mélanger à l'aide d'une spatule.
-> Incorporer un ou deux sachets de garnitures.
-> Sur une plaque de cuisson préalablement garnie de papier cuisson, former des boules de la tailler d'une noix à l'aide de deux petites cuillères.
-> Faire cuire dans un four préchauffé à 200°C, de préférence à chaleur tournante, entre neuf et onze minutes, de façon à les obtenir plus ou moins croquants. Les bords doivent commencer à dorer. Attention, à la sortie du four, ils restent mou et durciront au fur et à mesure qu'ils refroidiront !
-> L'utilisation d'un four de qualité est un plus, cela évite aux cookies de s'affaisser à la sortie.

Ouala.