mardi 19 juin 2012

Cochon qui s'en dédit

Jeudi 5 avril 2012

Petit extrait de conversation Facebook :
Yoh : Espère trop avoir la Mo pour le challenge de dimanche! ^^
Letigre Rose : Hop hop hop, Rosire et pis c'est tout. -_-
Yoh : Non non non ! C'est pour toi Rosire :P Mwahahaha!
Letigre Rose : Même pas peur. :P
Yoh : Ah je te met au défi :P
Letigre Rose : Ah, on me signale dans l'oreillette que Rosire est déjà réservé par ailleurs. Quel dommage !
Yoh : Mais quel dommage je me doutais que tu aurais adorer l'avoir :P

Et oui, il est toujours facile de faire le malin quand on est tranquillement assis entre la chaise et le clavier. Mais ce que je n'avais prévu, quelques jours après avoir eu ce petit échange avec Yoh, c'est qu'en arrivant au club les chevaux seraient à choisir par les cavaliers eux-mêmes parmi une liste préétablie par La Monitrice.
Et devinez qui parmi ces chevaux attend qu'un cavalier courageux vienne y inscrire son nom dans la petite case blanche ?
Et oui, le Rosire en personne, dont certaines facéties ne sont pas sans rappeler les meilleurs moments du regretté Quick... Mais bon, quand on est une petite peste, on a sa fierté, et il serait très inconvenant de monter ce soir tout autre bestiole que ce grand bai farceur.
Dont acte.

Rosire étant actuellement en reprise dans la carrière de dressage, cela me laisse un certain temps pour confesser mes pêchés en attendant que tombe plus tard la sentence divine. Pouvant l'observer à loisir, le bougre semble fidèle à sa réputation en envoyant régulièrement quelques coups de cul appuyés dès qu'un peu de galop est sollicité par sa cavalière. Cette dernière n'est toutefois pas plus impressionnée que ça et semble prendre la mesure de la bête. Tant mieux, que Rosire se fatigue maintenant, il me fichera d'autant la paix plus tard.

Au bord de la carrière, La Monitrice m'envoie son bonsoir que je lui rends poliment. Par acquis de conscience, je lui demande tout de même son agrément quant à mon choix personnel.
- Tu crois que je peux monter Rosire ce soir ?
- Ah mais tu fais ce que tu veux mon petit Daniel, si tu veux te retrouver par terre, ça me fera des gâteaux pour la semaine prochaine !
Bravo pour la mise en confiance...

Bon, j'admets, je flippe en peu. Mais ayant déjà eu affaire à l'engin en début d'année, j'avais à peu près réussi à contenir ses velléités de coud'ku. Donc pas de raison que je n'y arrive pas ce soir.
Par ailleurs, quand Yoh se pointe au centre quelques instants plus tard, elle est toute impressionnée de constater que je ne me suis pas dégonflé sur ce coup-là. Et d'arriver à en mettre plein la vue aux cavalières de la reprise est déjà une grande victoire personnelle.

Une fois la reprise précédente achevée, je prends en compte ma monture et je rejoins le groupe dans le manège.
Avant d'entamer cette séance de dressage, nous passons bien entendons par l'incontournable détente. Et c'est là que l'on s'aperçoit que le terme "détente" n'est en fait nullement destiné aux chevaux nécessitant quelques échauffements, mais en premier lieu aux cavaliers nécessitant de se mettre en confiance face à des chevaux parfois farceurs.

C'est parti.
Bon, Rosire au pas, pas de difficulté particulière, cela me permet de laisser échapper un peu de tension accumulée durant l'heure précédente.
Au trot, pas de surprise non plus. Il a parfois cette tendance un peu pénible à redescendre à l'allure inférieure, et il faut savamment entretenir le trot sans user d'une cravache que j'ai volontairement laissé au fond du sac, Rosire en étant particulièrement sensible. Pas la peine d'aller chercher la petite bête, la grosse me suffit amplement pour m'impressionner.

C'est là que les choses sérieuses commencent. Tout le monde à main droite, et à La Monitrice de lâcher son traditionnel "Et à volonté, galop !" que certains chevaux semblent connaître par cœur à en juger de leur entrain à partir bille en tête.
Je garde un peu de contrôle, mets en place mes aides et sollicite donc le galop tout en gardant bien à l'esprit qu'il faut lui garder la tête haute.
Et c'est parti pour quelques tours de galop propres et sans bavure. Une première victoire ce soir ! Pas grand chose à craindre en fin de compte, la bestiole a certainement compris qu'elle avait à faire à du sérieux.

Changement de main, et le départ au galop à gauche va définitivement sceller la victoire de l'Homme sur la bête.

Quand, dans la seconde qui a suivi, je me suis retrouvé allongé sur l'encolure de Rosire, une bonne partie de mes certitudes se sont subitement envolées. Je dois admettre que, dans l'excès de confiance dont j'ai alors fait preuve, je ne l'avais pas senti venir celle-là.
Ce cheval est incroyablement malin. Cette faculté d'endormir ma méfiance pour mieux placer son coup fourré me pétrit d'admiration. D'autres se seraient gentiment soumis à l'autorité du cavalier, mais lui a simplement attendu le meilleur moment pour me surprendre.
Impressionnant.
En tentant de regagner mon siège, et certainement voyant que je m'accroche comme un mort-de-faim pour rester à bord, Rosire place alors un second coup de cul, puis un troisième dans la foulée. Je m'accroche vaille que vaille et réussit désespérément à remettre une fesse dans la selle, puis une autre.
Un peu plus loin, La Monitrice qui n'a rien raté du spectacle, tente de remettre un peu d'ordre dans tout ça.
- Lève lui la tête ! Coups de talons et en avant !!!
Je raccourcis les rênes, bascule mes épaules en arrière et vient lui chatouiller fermement les flancs. Rosire prend alors l'allure demandée et finit par effectuer quelques tours de manège au galop et en bon ordre.
Ouf. Ça, c'est fait. La bête s'est bien battue, j'ai senti passer le vent du boulet, mais le cavalier a finalement tenu la baraque.

Ce moment d'émotion passé, La Monitrice nous réunit pour nous causer du thème de la soirée et prononce alors le nom de l'exercice en détachant minutieusement les syllabes à la manière d'un professeur sadique faisant passer un examen oral à des élèves dépassés.
- La con-trin-cur-va-tion...
Le regard interrogateur qui souligne sa phrase est bien entendu destiné à nous sortir quelques vers du nez afin que nous lâchions de nous-même les aides à mettre en place et le but de l'exercice. Nous bafouillons quelques pistes où il est question de jambe isolée, de jambe d'impulsion, de couloir de rênes, de poids du corps, d'assouplissement du cheval et d'engagement des postérieurs. Tout ceci remis dans l'ordre nous envoie donc sur un cercle effectuer l'exercice en question.

Et autant lors des départs au galop Rosire peut faire preuve d'une certaine instabilité, autant lors des exercices de dressage il s'emploie à nous faciliter la tâche de par sa souplesse et sa bonne volonté. Il garde quelques bons moments le bougre, et en dépit de propension à vouloir me foutre par terre, la reprise s'achève en fin de compte sur une note hautement positive.

Mais, une fois nos montures raccompagnées dans leurs pénates, nos pensées se sont vite focalisées sur autre chose.
Car dans dix jours, c'est concours...

3 commentaires:

  1. Dix jours ? Mais, 5 + 10 = 15... Hors, nous sommes le 19 !!!!

    Ou qu'il est l'article du concours !!!!!

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  2. comme d'habitude, c'est avec beaucoup de plaisir de que je prends connaissance de ton nouvel article, et c'est merveilleux
    Muriel Linden

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  3. L'article raconte la reprise du 5 avril. Le concours a eu lieu le 15.
    Compte-rendu à venir. ;)

    Je sais, je suis un peu en retard...

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