mardi 25 janvier 2011

Vilaines manies

24 janvier 2010

Le poète Brassens affirmait que le talent sans le travail n'était rien d'autre qu'une vilaine manie. Bon, je ne suis pas trop sûr de ma citation, mais comme il n'y aura personne pour vérifier, vous vous contenterez de la prendre pour argent comptant.
Et toc.

Si l'on s'en tient au sens premier du terme, la mauvaise manie s'applique à un usage fantaisiste et inadapté des mains.
Et, à titre personnel, j'ai hérité de tout une panoplie de vilaines manies (mais sans le talent), dont certaines ont le don de faire hurler ma Monitrice. Je me console en constatant que Mowara dans son box en possède aussi quelques unes de gratinées.
Dont la première consiste à se rouler consciencieusement dans son crottin, et de chaque côté histoire d'imprimer une jolie symétrie. Sale comme un cochon, j'ose lui glisser dans l'oreille que crotteuse comme elle est, elle ne tarderait pas à se faire rebaptiser Harry Crotteur, en hommage au célèbre cochon du père Simpson.

Pour remédier à cette situation inconvenante, je sors donc ma plus belle étrille et commence à la décrotter avec application. La Mô se laisse faire avec une certaine complaisance, y compris sur les flancs où elle est réputée sensible et chatouilleuse, laissant ainsi entendre qu'elle est parfaitement consciente de son état pitoyable et fort contente que j'y remédie. Se couvrir de saletés pour mieux se faire bichonner, voilà une stratégie bien audacieuse. Je devrais peut-être en parler à Madame..

Mais  les chevaux et les cavaliers prétentieux n'ont pas l'exclusivité des mauvaises manies. Une fois dans la sellerie pour aller récupérer le matériel, c'est la panique. Il n'y a pas de filet à l'emplacement habituel... Aurait-il été emprunté pour palier à la déficience de celui d'un cheval tiers ? Je devrais sans doute aller me rencarder auprès de La Monitrice pour en avoir confirmation...
Mais un coup d'œil à sa selle suffit à éclaircir le mystère. Le cavalier précédent a tout laissé en vrac, selle, filet et élastique, sans avoir pris la peine de tout ranger correctement aux emplacements dédiés, et en laissant le soin au client suivant de se dépatouiller et démêler cet enchevêtrement de matos en tout genre.
Sympa.

Au programme de la soirée est inscrit un gros travail sur les transitions. Pour nous mettre dans l'ambiance, nous sommes partis pour de longues minutes de trot assis. Non pas que je sois rétif à ce genre d'exercice, mais je me rends compte que passées une bonne dizaine de minutes certains sous-vêtements, par la formation de plis inappropriés, sont particulièrement inadaptés à la pratique de l'équitation et génèrent divers échauffements aux endroits les plus sensibles.
Les slips techniques, en voilà un idée d'avenir. Je devrais déposer un brevet.

Les évolutions en autonomie et les quelques tours de galop aux deux mains me confirment que le lundi est un jour bénit pour les débutants que nous sommes. Pourvu que ça dure. ^^
Si ce n'est que je me fais remarquer par une position des mains peu académique, les poignets inclinés et un peu cassés, me donnant ainsi une allure assez peu élégante et probablement peu efficace.
- Les mains bien droites et les pouces vers le ciel ! me corrige La Monitrice.
Arf, c'est pourtant écrit dans le bouquin, aux premières pages...

Les transitions trot-pas-trot et trot-arrêt-trot se déroulent de façon plutôt correcte. La Monitrice propose donc de corser la difficulté avec un exercice nettement plus pointu. Au trot assis, il s'agit de doubler dans la largeur, mettre de suite sa monture au pas, et, une fois le milieu de la carrière atteinte, demander le galop à droite à l'aide des aides que plus personne ne devrait ignorer.

Mais sur cet exercice, nous sommes des nuls, et moi le premier. En dépit du placement des aides, Mô ne m'accorde qu'un petit trot timide sous l'œil circonspect de La Monitrice.
- Tes mains ! Descends-moi tes mains ! Qu'est-ce qu'elles font en l'air ?
Et voilà, pris par la patrouille... Je suis donc convié à y retourner et refaire l'exercice proprement.
Le trot assis, ça va. Ca gratte, mais ça va.
Je double dans la largeur, pile-poil au milieu, je demande le pas en mettant les épaules en arrière et en resserrant délicatement les doigts sur les rênes. Nickel.
J'arrive au milieu du manège, en plein sur le "X" qui aurait matérialisé le centre s'il avait été tracé, et je m'applique à placer minutieusement mes aides.
Ah non, ça part pas non plus...
- TES MAINNNNNS !
Oups, pas contente du tout La Monitrice, quelle mule je fais..

Je repars pour un tour, histoire de ne pas terminer sur une fausse note. Trot, pas, la croix au centre, les aides, tout ça, et... cette fois-ci les mains à sa place.
Et zou galop. :)
La Mono, soulagée et limite ironique :
- Oh, comme c'est bizarre, elle prend le galop dès que tu baisses tes mains...

Et ben voilà. Moi qui croyait maîtriser ne serait-ce qu'un minimum l'usage de mes mains, je dois déchanter. Il y a un gros gros travail à effectuer pour obtenir une tenue correcte de mes rênes.
Le poulpe ne se laisse pas dominer aussi facilement...

Cette semaine, c'est décidé, je me passe en boucle les vidéos d'Edward Gal.


En conclusion de cette soirée, j'invite mes collègues de reprise à partager ma tarte tatin aux pommes franchement sortie du four en l'honneur de ma chute d'il y a deux semaines.

La malédiction s'achève, La Monitrice en a repris deux fois. ^^

Les affaires reprennent. :)

2 commentaires:

  1. Les histoires continue de te poursuivre! :D
    Bien joué pour la tatin!

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  2. Mouais, une petite pensée pour Kris, collègue de reprise, qui a regrettée mon absence la semaine dernière, et qui n'a pas pu venir ce lundi soir... :P

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