mardi 30 novembre 2010

Galops et tartufferies

Préambule

La veille, comme depuis plusieurs jours, il faisait bien frais au centre équestre. Nous avions prévus ma fille et moi de quoi se sustenter après sa reprise avec quelques tranches de cake aux fruits confits et surtout un bon gros thermos de chocolat chaud.
Mais à l'issue de la reprise, Fifille, toute contente de retrouver sa copine, s'en est allée faire la fofolle dans je ne sais quelle cachette secrète. J'ignore encore où elle se situe, mais je constate qu'elles en reviennent avec des brins de paille de la tête jusqu'aux pieds et un gros sourire moqueur aux lèvres façon tu-trouveras-jamais-où-on-était !
Bref, attablé seul avec la pitance, j'invite la Mono et une collègue de se joindre à moi pour partager le cake et le chocolat. La Mono appréciant peu les fruits confits, s'en est suivi une discussion sur les préférences des uns et des autres en matière de tartes et gâteaux. J'ai fini par lâcher qu'il m'arrivait parfois de confectionner des tartes au citron meringuées qui se tiennent assez bien, ce qui a aussitôt attiré l'attention de La Mono :
- Ah oui, la tarte au citron, j'aime beaucoup, je ne suis pas contre que tu en ramènes la prochaine fois. :P
- Certes, mais pour ça, il faudra d'abord que je tombe...
- Hmmm... Je vais voir demain ce que je peux faire pour toi...

Lundi 29 novembre 2010

Ma fille m'avait prédit que je monterai Quick. J'espérais personnellement Esparade, un grand bai qui m'attire l'œil depuis quelques temps, mais je misais plus volontiers pour un retour sur Granolat ou Itis.

Raté sur toute la ligne, j'hérite ce soir de Tartuffe. Un vieil alezan de taille modeste, deux belles balzanes derrière, des chaussettes dépareillées devant (c'est bien un mec, tiens) et une belle liste sur la tête qui a dû servir de modèle aux manuels d'équitation.
Mais Tartuffe est surtout un vieux monsieur. Il va sur ses vingt-quatre ans, mais bon-pied bon-oeil avec un bon esprit farceur. Avant de procéder à tout pansage, je profite d'avoir un peu de temps devant moi pour essayer de faire connaissance avec le Vieux. On discute, on caresse, on grattouille, j'aime bien aller à la recherche des points sensibles, et même parfois on rigole, surtout quand il me regarde d'un air ahuri faisant mime d'approuver telle grattouille à tel endroit !
Ou fronçant les sourcils (ne les cherchez pas, c'est une image) quand il apprécie moins.
Bref, il est expressif et sais très bien se faire comprendre. Je n'en oublie pas pour autant qu'il avait tout de même réussi à foutre par terre sa cavalière par deux fois il y a quelques semaines de ça...

Mon entrée dans le manège est assez mémorable. Mes collègues étant tous à la bourre ce soir là, je me retrouve quelques instants seul face à La Mono en attendant que les cavaliers de la reprise précédente aient quittés les lieux. La Mono me regarde d'un air tout étonné :
- Tiens, tu montes Tartuffe toi ce soir ?
- Euh... Ben oui... Enfin, c'est qu'il y a d'écrit sur la feuille...
- Hein ? Mais qu'est-ce j'ai foutu moi... Jéjé, il monte qui ?
- Pas bien vu. Quick, il me semble...
- Quick ? Nan, ça m'étonnerait...
- Par contre, j'ai vu que mon nom était d'abord associé à Gulliver avant d'être barré puis reporté sur Tartuffe.
- Ah bon ? Mais qu'est-ce qui m'a pris, moi aujourd'hui...

Donc, je monte Tartuffe ce soir. Je ne l'avais pas prévu personnellement, il semblerait que La Mono non plus ! :D

Une fois en selle, Monsieur n'attend pas que je règle mes étriers pour partir sur la piste, et à bonne allure s'il vous plaît ! Bah, si ça lui fait plaisir... Je prends mon étrier gauche, rallonge l'étrivière, et voilà le Tartuffe, pris par je ne sais quel moment de panique, qui fait une brusque embardée sur la gauche avec mine de partir au galop ! Avec un étrier dans la main et les rênes posées sur la selle, je n'en menais vraiment pas large... :S
Je ramène la bête au calme, le gronde gentiment, et reprends mon ajustage là où je l'avais laissé précédemment.

Et voilà que je t'embarque une seconde fois.
Et voilà que je t'embarque trois fois.
Et voilà que je t'embarque quatre fois.

Je me dirige alors vers la Monitrice et l'apostrophe ainsi d'un air inquisiteur :
- Dis-donc, le Tartuffe, tu ne lui aurais pas parlé de ma tarte au citron à tout hasard ?
- Bien sûr que si. Même que je lui ai promis tout un seau de carottes.

Tss, tss... Vilaine monitrice...

Je finis tant bien que mal par remettre les pieds dans des étriers à bonne longueur, pour constater que le Vieux se laisse conduire avec beaucoup de facilité, réactif aux jambes, précis dans la direction, volontaire dans l'effort, bref, un bon petit gars. :)
Et c'est parti pour la détente au trot. Dès les premières foulées, je sens un truc qui cloche, une allure nettement plus heurtée que celles auxquelles j'étais habitué jusque là.
- Il a un trot bizarre, le Tartuffe...
- Ben oui, il est un peu vieux et donc un peu raide.
- On va très bien ensemble. ^^

S'ensuit une petite séance de trot enlevé sans étriers, de préférence sur le bon diagonal (sans étriers, je gère pas) histoire de bien réchauffer des cavaliers passablement refroidi par la précocité de l'hiver. Pour tout dire, et au vu des températures négatives affichées sur le thermomètre, je ne m'imaginais pas transpirer ce soir. Et pourtant...

Mais nous entrons dans le vif de la séance avec la mise en place des aides pour demander un départ au galop à partir du pas, et de préférence à juste bien entendu.
Si je me souviens bien :
- On crie YAHAAA et ça part tout seul ;
- Jambe intérieure à la sangle ;
- Jambe extérieure isolée ;
- Poids du corps sur l'extérieur pour soulager l'épaule intérieure ;
- Eventuellement bout du nez vers l'intérieur (ah tiens, je croyais que c'était le contraire...)
- On sert les mollets, et ça doit partir tout seul. :)
NDA : le blog, ça fait aussi un bon pense-bête.

Après quelques tâtonnements, force est de constater que ça fonctionne plutôt bien. La Monitrice commande les départs au galop un par un, jusqu'à ce que tout le monde soit dans l'allure. Si jamais nos montures passent au trot, il nous est demandé de revenir au pas afin de redemander le galop comme il nous a été précédemment enseigné.
Au final, c'est plutôt rigolo à mettre en œuvre. :)

On s'amuse ainsi aux deux mains avant de pratiquer au trot une extension d'encolure afin de faire souffler nos montures. C'est amusant de sentir les rênes s'échapper petit à petit de nos mains au fur et mesure que le cheval s'étend ainsi, c'en est presque apaisant. :)

Retour au box, pansage, câlins, tout ça. Et je finis par laisser reposer délicatement ma tête quelques instants sur l'encolure du Vieux façon coussin, juste parce-que ça me détend et que j'aime ça. :)

Et puis j'avais pas envie de sortir du box. Dehors, ça caille.

2 commentaires:

  1. Hé bien, j'en connais une qui a du être drôlement déçue...

    RépondreSupprimer
  2. Au contraire, ça l'a fait bien rire ! :D

    Les paris sont ouverts pour la semaine prochaine. ;)

    RépondreSupprimer