vendredi 30 septembre 2011

La hache de guerre

29 septembre 2011

Et non, l'été indien n'est pas une saison que l'on ne trouve que dans le nord de l'Amérique, Joe Dassin peut aller se rhabiller. Quoique... Pattes d'éph' et pelle-à-tarte, pas sûr que l'on en ressort vraiment gagnant au change. Qu'il reste en tenue d'Adam, il doit peut-être rester quelques groupies quinquagénaires qui ne cracherait pas dessus, je leur laisse volontiers.
Bref, il fait drôlement beau depuis quelques jours dans le pays. A tel point que le rond de longe en est presque à sec, ce dont j'ai toujours cru aussi probable que de croiser une poule avec des dents, ce qui n'a pas dû arriver depuis l'extinction des vélociraptors et autres dinosaures à plumes. L'analogie avec Joe Dassin s'arrête là.

Donc, c'est grand bleu. De toute façon, on s'en fiche, puisque à l'heure où débute la reprise, il fait déjà nuit noire. On se contentera de profiter de la petite douceur nocturne et d'une carrière bien sèche, bien que toujours plongée en partie dans l'obscurité par la faute d'un lampadaire déficient.

Je suis affecté à Gulliver ce soir, et j'avoue en être très heureux. La dernière fois que nos routes se sont croisées, mon incapacité à garder le cheval entre le sol et moi-même m'avait conduit à terminer la nuit aux services d'urgence de l'hôpital du coin. Je ne lui en avais pas tenu rigueur pour autant, ces retrouvailles seront justement l'occasion de sceller officiellement notre réconciliation que j'espère définitive.
Et cela s'engage plutôt bien. Le Noiraud, qui a retrouvé suffisement de poils lui permettant d'afficher sa belle robe noire quasi-intégrale, est déjà fort demandeur de câlins et grattouilles à la porte du box. Je ne m'en prive pas, il semble apprécier le bougre, et lui glisse quelques mots à l'oreille rapport à notre dernière association qui ne sera plus qu'un mauvais souvenir. Je l'aime ce con.
La hache de guerre est définitivement enterrée, notre association semble des plus prometteuses.

Je ressors du box pour aller prendre en compte son matériel. Et là, je reste totalement abasourdi par la scène qui se passe plus au fond de l'écurie, devant le box d'Esparade... Un grand gaillard, un visage familier, accompagné de ces groupies habituelles. Bon sang de bon soir, Nikko est de retour ! Dans MA reprise !!!
Incroyable. Trois mois de conspiration intensive, de mise au point d'un plan parfait et d'échanges d'horaires pour me garantir l'exclusivité masculine qui tombent à l'eau en une soirée ! Et pile-poil le jour où je dois distribuer des gâteaux - exceptionnellement confectionnés par Madame, qu'elle en soit remerciée - à l'assistance pour démystifier ma chute de la semaine précédente, il a bien choisit son jour pour la reprise des hostilités, le bougre.

Okay, je relève le défi. On va se la jouer à la loyale, en piste, devant cavalières et Monitrice, lui sur son habituel Esparade, moi sur Okilébo.

Dès la détente, je ne laisse pas Gulli s'endormir. Connaissant son penchant pour le moindre effort, je tâche d'entretenir l'impulsion sous diverses manières. Voix, talons, et quelques caresses de la cravache sur l'épaule finissent de le réveiller. Ceci fait, je n'ai plus vraiment à m’employer, je constate avec bonheur que Gulliver est plutôt choupi ce soir.
Mais l'essentiel est ailleurs, il est grand, habillé en noir et monté sur Esparade, grrr...

Le juge de paix consiste en trois petites barres posées au sol. A franchir au trot assis, il s'agit d'effectuer à l'issue un bel arrêt pile devant La Monitrice qui patiente attentivement de l'autre côté. Un exercice semble-t-il anodin pour des cavaliers de notre niveau, c'est sans compter sur l'humeur parfois joyeuse de nos montures. A commencer par Esparade, qui, malgré qu'il ait déjà de la bouteille, semble de ne pas du tout apprécier la présence de ces bouts de bois sous ses pattes. Et il le manifeste ostensiblement, avec force refus, dérobades, semblant de départs au galop et tout geste d'humeur mettant à l'épreuve le cavalier sur sa selle qui, vaillamment, ne s'en laisse pas compter. Avant de se bagarrer contre moi, Nikko se battra de longues minutes avec Esparade avant d'en tirer quoi que ce soit, mais sans jamais réellement paniquer face à une bestiole un peu rétive. Chapeau.

Par la suite, il est demandé en lieu et place de l'arrêt d'effectuer après les barres un départ au galop sur le bon pied. De mon côté, j'ai l'impression de m'en sortir sans trop d'encombres, bien aidé par une monture particulièrement bien connectée, en total contraste avec la dernière séance de saut douloureuse.
En fin de compte, c'est Rosire qui aura raison de sa cavalière. Suite à une manœuvre que je n'ai pas bien suivi, il offre à l'assistance un magnifique saut de mouton pour retomber tel un chat sur ses quatre membres. Yo, sa cavalière, en fera tout en autant, sans bobo notable. Le relais en terme de fournitures pâtissières est assuré.

A l'issue de la reprise, une fois les cavaliers proprement arrêtés au montoir, vient alors mon instant coq. Je mets rapidement pied à terre, laisse tranquillement Gulliver à ses occupations, et vient ramasser les trois barres sans laisser le temps à Nikko de réagir. Et me voici ainsi passant fièrement devant l'assistance, La Monitrice prenant bien soin de commenter l'exploit en direct. Un vrai triomphe romain, Nikko en reste médusé.
La Maman de Quartz, un grand hongre noir de belle facture, m'interpelle ainsi :
- Dis Daniel, tu ne serais pas célibataire, par hasard ?
- Et non... Mais ça peut s'arranger.

Rassemblement de la troupe dans le bureau pour partager les cookies. Les commentaires culinaires vont bon train. Nikko n'a plus le choix, pour relever le défi, il va falloir choir un moment ou un autre...

Héhé.

vendredi 23 septembre 2011

Uchi Mata

22 septembre 2011

En équitation, c'est aussi la période des transferts. Et à l'instar de nos collègues footballeurs professionnels, celle-ci s'étend bien après le début de la saison officielle, faisant ainsi pleurer le gamin collecteur d'images Panini après que ce dernier ait constaté que la moitié de l'effectif de son équipe préférée à changé de visage en moins de six mois.
A l'issue de ce mercato estival, mon transfert est donc officialisé pour quitter le club du lundi soir afin d'aller rejoindre celui du jeudi à vingt-et-une heures. Avec une réelle pointe de regret à l'idée de quitter quelques collègues qui m'accompagnent ainsi depuis plus d'une année, mêlée toutefois d'un certain enthousiasme à l'approche de la découverte de nouvelles têtes et d'une toute nouvelle ambiance nocturne. Ajoutez à ceci une bonne pointe d'appréhension propre à l'élève qui change de classe en cours d'année, amplifiée par la quasi-obligation de faire bonne figure face à un public qui ne se privera sans doute pas de juger sur pièce le petit nouveau un peu impressionné à l'idée d'aller tâter de l'obstacle pour la première fois depuis longtemps.

Et ce soir, je suis verni, puisque mon gros nounours adoré m'est attribué pour cette séance ! Bon, certes Quick n'a pas bonne presse, et trimballe sur son dos des légendes plus pesantes qu'un judoka de catégorie +100kg. Et je me souviens encore des paroles de La Monitrice, alors que je paradais encore fièrement l'année dernière en présentant devant quelques cavalières mon bilan encore vierge de toute chute :
- C'est pas grave, on te mettra Quick au saut.
- Ah là, c'est sûr, Quick au saut, il va tomber...
N'empêche, si jamais l'affaire se passe bien, je ne vous raconte pas comment je vais me la péter ! Ceci dit, j'ai appris peu auparavant que Quick gardait cette bonne habitude de baisser brutalement la tête au point d'avoir fichu sa dernière cavalière par terre à deux reprises... Ambiance.

Mais je suis tout heureux de retrouver mon Groquick dans son box un peu sombre. Le début de l'automne est la plus belle période de l'année pour pratiquer les câlins. Les poils sont soyeux à souhait, juste la longueur qu'il faut avoir l'impression de caresser un chaton sans en mettre partout, et un petit coup de brosse douce suffit à donner un brillant à faire passer les montures pour des miroirs magiques. Et Blanche-Neige n'a qu'à bien se tenir, car au jeu de qui est la plus belle, il y a de la concurrence chez mes nouvelles camarades, au milieu desquelles je reste ici aussi l'unique représentant masculin.
C'est chouette, l'équitation.

Quelques tresses plus tard, nous nous retrouvons en piste sous les projecteurs, dont un est en panne plongeant ainsi un bon tiers de la carrière dans la pénombre et réduisant d'autant la surface exploitable.
A la détente, Quick reste fidèle à lui, à savoir lourd et un peu mou du genoux. J'essaye désespérément de lui injecter un peu d'impulsion dans les veines, mais j'ai le plus grand mal à le réveiller, tout en mettant en application la consigne absolue de ne pas lui laisser baisser sa tête.
Devant son manque de volonté évidente, je me décide à sortir la cravache histoire d'aller lui chatouiller un peu le séant. Mais au détour d'un coin, alors que je tiens fermement les rênes d'une seule main et la cravache de l'autre, Qiou profite de ma situation passablement instable pour envoyer son "spécial". Il baisse un bon coup son encolure tout en s'incurvant sur l'intérieur enroulant ainsi mon avant-bras par un magnifique mouvement d'épaule à montrer dans toutes les écoles de judo. Ma position trop en avant ne peut qu'accompagner ce coup parfait vers le sol sans que je ne puisse réagir le moins du monde.
Réception sur les deux épaules. Ippon. Magnifique.

Et Quick qui part manifester ostensiblement sa victoire du jour en sautant comme un cabri partout dans la carrière. Voilà qui n'est pas très courtois, jeune homme.

Beaux débuts... Le coq vient de rabattre sa fierté un bon coup, il reste les pieds dans le crottin mais prendra garde à l'avenir de ne pas chanter trop fort dans le poulailler.
Et là, outre la bonne portion d'amour propre laissée à même le sable de la carrière, je dois bien avouer que cette mésaventure me met modérément en confiance à l'idée d'aller attaquer les barres alors que j'entame à peine ma seconde reprise de la saison. Bon, les quelques tours de galop aux deux mains me permettront d'affiner ma position, de me redresser et de mieux contrôler la tête de la bestiole. Mais cette mésaventure aura eu au moins le mérite de réveiller le monstre, qui se montre enfin réceptif à mes sollicitations.

L'exercice du soir se compose ainsi : quelques barres au sol à aborder au trot avant un premier obstacle, puis demander le galop pour aller franchir quelques foulées plus loin une seconde barre, et ensuite bien garder la trajectoire avant de rejoindre la piste au fond de la carrière. Et c'est une grand première, j'éprouve cette fois-ci une réelle appréhension à me lancer, comme je n'en avais encore jamais connu auparavant. Pas vraiment une franche trouille, mais plutôt la crainte de me crisper dans l'exercice et d'oublier ainsi la moitié des fondamentaux permettant ainsi de passer les barres en toute sérénité. Mais bon, puisque je suis là, il faudra bien y passer à mon tour...

A l'approche des barres, pour l'instant toutes au sol, j'arrive tout de même à me décontracter avec mon petit grigri de langue. Présentation au petit trot, franchissement correct, départ au galop laborieux et trajectoire pourrie à l'issue, ce passage m'aura au moins permis de démystifier l'exercice. Parce-que penser à la mise en équilibre, rester à sa place, demander le galop, contrôler la tête du cheval et la trajectoire, cela fait vraiment beaucoup pour un cerveau passablement embrumé.

La première barre se mue en croisillon et chacun retourne à l’exercice, à un rythme relativement soutenu. Cette fois-ci, je m'efforce à rester droit sur la selle, et arrive à garder la trajectoire à l'issue, en faisant bien attention, encore et toujours, à ne pas lui laisser baisser la tête. Il y a donc du mieux, et je ne cache pas un certain soulagement, sans être totalement rassuré pour autant. D'autant plus que le second obstacle se mue en vertical pour corser la difficulté.
J'y retourne donc, pas plus rassuré que ça, mais à ma grande joie ce passage s'effectue dans une réelle fluidité, me semblant presque facile. J'y prendrais presque du plaisir, dites-donc ! Groquick mérite cette fois-ci une bonne caresse.
Un dernier passage, sans être parfait, avec des obstacles encore rehaussés finiront par me redonner réellement confiance, à tel point que je fus presque déçu d'entendre que la séance s'arrêtait là-dessus...

Retour à la case départ, gros câlins à Quick qui est tout beau tout doux et je quitte l'écurie bon dernier histoire de reprendre les bonnes habitudes.
J'en suis quitte pour confectionner un gâteau pour la semaine prochaine, mais j'ai bien pris soin de préciser, vilain comme je suis, que je ne savais pas les préparer, ça m’enlèvera une pression supplémentaire. La tête qu'elles vont faire quand elle vont me voir arriver avec mes macarons maison !

Plus que 96.

lundi 19 septembre 2011

En passant...

Mon soir d'équitation passe dès cette semaine du lundi au jeudi soir. Il est donc inutile de m'envoyer des messages d'inquiétude si vous ne voyez plus rien de publié le mardi dans la journée. ;)

mardi 13 septembre 2011

Il ne peut en rester qu'un

05 septembre 2011

Il est dix-neuf heures ce lundi de rentrée équestre. Il fait une belle douceur de soir de fin d'été, avec un agréable petit rayon de soleil. Je suis déjà en tenue, les sacs dans le coffre de la voiture prête à partir. Je ne cache pas une certaine impatience à reprendre mon activité favorite après un interminable mois de coupure. J'avais même déjà une petite idée en tête de ce je pourrais raconter à l'issue de cette soirée. Sur cette dualité que j'éprouve entre une certaine fierté de reprendre l'équitation avec cette fois-ci un un peu de bagage associée à une petite pointe de nostalgie à l'idée de quitter le statut de débutant Galop Zéro, certes un peu timide, mais souvent choyé par les plus anciens et bénéficiant de toute la bienveillance et la mansuétude des monitrices d'équitation.

Et puis d'un coup, d'un seul, au moment de prendre congé de Madame, c'est la cata.
- Daniel !!! Il faut que tu partes en urgence chercher du ciment et du sable pour le chantier, il ne reste plus rien à l'ouvrier pour bosser demain !
Gros coup de colère, puis résignation, déprime, et enfin acceptation. Mon grand retour à l'équitation est donc reporté d'une semaine. Surtout que j'ai appris par la suite qu'il m'était attribué mon gros nounours préféré, le toujours redouté Quick-du-Bois... Védéhème.

§

12 septembre 2011

Aucun imprévu ne viendra cette fois-ci troubler mes retrouvailles avec la divine senteur du crottin. Je vous l'assure, après une longue période d'abstinence, on se rend compte que l'odeur du crottin a quelque-chose de particulièrement envoûtant pour le féru d'équitation.
Même la pluie, qui était pourtant annoncée par les services de la météorologie aléatoire, cédera comme à l'accoutumée sa place à quelques rayons de soleil bienvenus.
Tout juste arrivé sur place, je prends une pause, laisse tomber mes sacs par terre et respire un bon coup, savourant pleinement cet instant tant attendu. Plus loin, je salue Natie qui est déjà là, encore toute désappointée de mon absence de la semaine dernière. Un seul être vous manque...

Une fois les échanges des derniers potins effectués, il est temps d'aller prendre connaissance de ma monture du jour, avec une ferme certitude de me voir attribuer mon Grôquick. D'ailleurs, je ne cherche pas mon nom dans la liste, mais regarde directement dans la ligne Quick si j'y trouve mon blaze. Gagné ! Sauf que...
Sauf que juste à côté, une petite double flèche indique un changement de monture avec celle située juste en dessous. Et à ma grande surprise, il s'agit de Rosire. Un bébé de six ans qui était jusque-là exclusivement réservé aux cavaliers de galops supérieurs et que nous ne touchions donc qu'avec les yeux. C'est une sacrée promotion que voilà ! Surtout qu'il s'agit d'un cheval unanimement apprécié par tous ceux et celles qui ont eu le privilège d'y asseoir leur séant.

Je pars donc à sa recherche dans la grande écurie, les chevaux ayant depuis peu regagnés les boxes, mais de façon quelque peu désordonnée, les chevaux étant parfois dispersés dans des emplacements ne portant pas leurs noms. C'est parfois le bazar pour s'y retrouver, ceux ne connaissant pas encore finement la cavalerie devant passer par mes bons tuyaux pour retrouver leurs montures au milieu des bottes de foins. Rosire ne fait pas exception, je le retrouve tout au fond dans un box initialement réservé à deux poneys de propriétaire. Mais je le reconnaitrais entre mille autres chevaux bais. Il possède sur le chanfrein une marque blanche en forme de voile de bateau gonflée par les alizés, comme une sorte d'invitation au voyage au moment de monter en selle. Tout un programme.

Dans le box, il est tout beau, tout propre, le poil brillant comme s'il revenait d'une séance de pansage effectuée par un cavalier consciencieux. Il a par ailleurs le poil rare, peu de toupet, une longueur de crin ne permettant pas vraiment de fantaisies capillaires à l'instar d'un akhal-téké. Je peine à trouver trois bouts crins pour lui confectionner une tresse de queue qui tienne la route.

Bref, bien content de parader aux côtés de ma nouvelle monture d'élite, je rejoins hors de l'écurie mes collègues qui attendent déjà leur tour d'entrer en piste. Je reconnais un certain nombre des visages familiers qui m'ont accompagnés durant toute l'année dernière, avec la confirmation que La Monitrice animera nos cours cette année encore pour notre plus grand bonheur.
Se rajoutent quelques nouvelles collègues dont j'ai déjà pu faire en partie connaissance à l'intérieur de l'écurie, et d'autres avec lesquelles j'aurais sans doute l'occasion de taper la discut' plus tard.

En carrière, bien que je sente que la bête ait envie d'aller se dégourdir les pattes, Rosire reste parfaitement immobile au montoir. Une fois en route, au pas comme au trot, j'enchaîne les figures de manèges, voltes, demi-voltes, doublés, changements d'allure et cercles, histoire de prendre connaissance du pédigrée de l'engin. Et c'est loin d'être un cheval effrayant, la direction étant un jeu d'enfant. Je le trouve par contre assez peu réactif à la jambe, mais mes dernières aventures équestres chez Klem sur des chevaux particulièrement fins biaisent sans doute mon jugement. Il faut tout de même injecter régulièrement un peu d'impulsion sous peine de voir l'allure ralentir, surtout à main gauche où je le trouve nettement moins volontaire.
A toutes les allures, il est d'un confort remarquable, on peut allégrement trotter assis sans faire décoller le granomètre et galoper en prenant le thé sans faire tomber la petite cuiller en argent. Je lui accorde donc un triple A.

Au programme du soir, travail sur les départs du trot au galop dans la diagonale. Un premier passage laborieux le temps de me dérouiller la tête et les jambes, un peu mieux par la suite. La Mono a titre d'exemple emprunte alors Hidalgo pour illustrer les effets des aides et leurs conséquences dans leurs utilisations, bonnes comme mauvaises.
- Par exemple, si vous ne vous asseyez pas dans votre selle et restez au trot enlevé, votre cheval ne partira pas au galop !
Bien entendu, à cet instant précis, Hidalgo prend justement le galop...
- Alors, nous sommes d'accord, il n'a pas pris la galop, vous n'avez rien vu et il est resté au trot, hein !
Mais bien sûr !

Alors que s'approche la fin de reprise, vient enfin mon heure de gloire. La Monitrice profite que nous soyons tous réunis autour d'elle pour me présenter aux nouvelles cavalières de la reprise qui n'ont donc pu faire ma connaissance la semaine dernière. Puisque cette année, j'affiche une caractéristique remarquable sur la douzaine de cavaliers présents dans la reprise : je reste la seule entité mâle survivante au passage de l'été. Et ce, au grand dam de La Mono qui pouvait compter à la même époque de l'année dernière sur le taux assez inouï de cinquante-pour-cent de bonshommes.

C'est donc officiel. En horoscope équestre, c'est l'année du coq.