mardi 23 novembre 2010

Salon de thé et barres au sol

22 novembre 2010

Loi de Murphy appliquée à l'équitation : les chevaux ont d'autant plus tendance à se rouler dans la boue et le crottin qu'ils sont clairs de robe.
Corolaire à la loi de Murphy appliquée à l'équitation : les chevaux pies ne se salissent que sur les parties blanches.

La Mô ne fait pas exception ce soir. Elle est un petit peu crotteuse et je m'en réjouis, ça me donnera d'autant l'occasion de la frotter avec amour. :)
Par ailleurs, elle ne fait pas, ou si peu, de poils d'hiver, et il est relativement aisé de lui donner un petit peu de brillant pour peu que l'on prenne la peine de la brosser consciencieusement. Mais il paraît que certains bestiaux, comme Mô ou Gulli pour ne pas les dénoncer, sont parfois retors à l'idée de se faire bouchonner...

J'en discutais justement la veille avec Kris, durant la reprise de ma fille. Elle et moi suivons les mêmes reprises du lundi soir tandis que nos filles respectives partagent celle du dimanche après-midi, ce qui permet de s'échanger nos impressions quant au cours précédent et établir quelques pronostics sur celui du lendemain.
Kris montait justement Mowara ce lundi dernier pendant que je me tassais consciencieusement le gras de mes fesses sur la Grano. La Mô étant justement réputée pour être un peu farouche, Kris m'expliquait qu'elle avait eu toutes les peines du monde ne serait-ce qu'à lui mettre un petit coup de brosse...

J'ai manifesté un air étonné, que j'ai par la suite transformé en un sentiment de plénitude personnelle proche de l'auto-satisfaction. D'aussi loin que je me souvienne, et je ne suis pas encore suffisamment ramollo du bulbe pour omettre ce genre de détail sur une douzaine de reprises, je n'ai pas encore eu l'occasion d'être confronté à de franches révoltes de la part de mes montures au moment des soins et grattouilles. :)

Ce soir-là ne fit pas exception. Certes, Mowara n'est pas super câline dans son genre, apprécie modérément le passage de la brosse sur le ventre et qu'on lui manipule la crinière, mais se laisse finalement bouchonner sans manifester autre chose que quelques mouvements de queue en guise de protestation. Et dès que je sens la moindre bribe d'agacement, je retourne lui brosser les fesses ou les joues, ce qui la calme derechef.
Encore faut-il le savoir... :)

Bref, je rêve, je fantasme, et tout jeune cavalier que je suis, je m'imagine être capable d'être à l'écoute de mes montures, d'en prendre soin jusqu'à tisser un lien de confiance entre nous et qu'elles me restituent une partie de l'affection que je leur consacre à chacune de mes visites.

Mowara n'a pas souhaité que je lui natte de sa crinière. L'ingrate.

Passé cette accès de mauvaise tête, elle se retrouve toujours aussi agréable une fois les fesses posées dessus. Précise, réactive, volontaire, et d'un confort inouï au trot assis... quand on a goûté à la Grano la semaine précédente. ^^

Nous ne sommes que six ce soir dans le manège. Mumu a apporté à la Mono un thermos d'eau chaude accompagné de quelques sachets de thé et des gobelets pour servir tout ça. C'est une délicate attention qui rend ainsi La Mono de super bonne humeur. Assise ainsi sur son ballot de paille, je m'apprêtais pourtant à lui balancer une petite vacherie, mais face à son sourire en coin, je me suis finalement abstenu. :)

Après la détente, La Mono prend le temps de nous expliquer le pourquoi de certains exercices, du trot assis au travail en équilibre, et nous fait comprendre que non, la mise en selle n'est pas destinée qu'à reporter sur les jeunes élèves les sévices subies durant les longues années d'apprentissage.

Mais un peu quand même.

Donc ce soir, passage de barres au sol. L'occasion de travailler les allures en équilibre avec comme objectif personnel de lâcher enfin cette fichue crinière.
Plus compliqué que je ne me l'imaginais, je me contente pour l'instant de mettre mes mains en contact sur le haut de l'encolure qui pour me donner le point d'équilibre nécessaire à rester en place. Mais ça a au moins la mérite de me faire baisser mes mains tout en me permettant de bien suivre le mouvement sans se raccrocher aux rênes.

Le franchissement des barres en elles-mêmes ne posent pas vraiment de problèmes, si ce n'est des passages pas toujours très au milieu, mais je me fais surtout remarquer pour ne pas serrer suffisamment les mollets autour du gros bidou de la bête.
Je rectifie le tir au fur et à mesure des passages, mais rien à y faire, ça ne semble jamais suffisant. "Les mollets ! Serre les mollets !!!" sera mon leitmotiv de la soirée. J'aurais eu beau serrer autant que possible, ça n'aura jamais été suffisant. Il y a manifestement un truc qui m'échappe...

Fin de la séance, retour au box, pansage soigneux et gros câlins précédent une tentative foireuse de prendre quelques photos de nous deux façon t'es-ma-bestah-que-je-te-fais-pleins-de-bisous-que-je-t'aime-trop-fort-c'est-pour-la-vie.

Oui, je sais, je régresse. ^^

La nuit, ni crampes ni courbatures ne viendront troubler mon sommeil. Elle avait raison la diablesse Mono, je suis encore trop mou du genou. :S

La prochaine monture n'aura qu'à bien se tenir, à la fin de la séance, elle m'appellera "L'Etau".

Ou pas.

5 commentaires:

  1. Toujours un plaisir de te lire!
    Tu as une façon de faire qui fait qu'on se croirait presque au milieu du manège!

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  2. Merci !

    Mais je n'ai aucun mérite, j'y étais. :D

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  3. Bonjour, Je viens de découvrir votre blog : un vrai régal ! Je sens que je vais y revenir souvent... Merci.

    Pour les mollets, essayer la prochaine fois d'écarter un peu les genoux ( pas trop non plus, mais juste un peu pour pouvoir serrer les mollets. )

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  4. Je confirme : votre blog est génial ! Je ne sais pas si vous êtes doué pour l'équitation, mais pour les exercices de plumes, c'est certain ! Vivement le prochain article !

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  5. Merci pour tous les commentaires ! ;)

    Si on est pas doué, on essayera au moins de rigoler ! :D

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